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Croquis au marqueur

Un livre pour comprendre les techniques du rough…

dans lire | outils
par Jean-Christophe Courte

Un petit dessin bien léché, bien senti est souvent clé pour emporter l’adhésion de ses clients sur un projet… Généralement le crobard — comme le nomment les architectes — fixe une idée, une attitude, montre un volume sous un angle donné, livre en une succession de cases le série de plans qu'il sera nécessaire de tourner, conceptualise une réflexion technique sur un projet de design. Ces rapides croquis à main levée que l'on nomme des roughsremplacent agréablement un long discours, ils peuvent se limiter à quelques esquisses minimalistes ou être très élaborés (…et comme le précise l'ami Béat, ce ne sont plus des crobards…!), mis en couleurs avec un rendu proche de ce que sera le projet ou produit final… Les bon roughman sont recherchés car ils traduisent en images provisoires le brief d'un publicitaire pour une campagne sans frais techniques. Les très bons sont capables de réaliser rapidement des maquettes particulièrement réalistes, même au niveau des angles de vue, qui serviront ensuite de modèles pour l'exécution. Et plus vite qu'un logiciel de 3D…!

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Sur le plan du résultat, nous sommes loin d'être égaux. Certaines écoles forment leurs étudiants à travailler leurs rendus à la main, d’autres pratiquement pas et cela est fort dommage. À l'école d'architecture, j'avais comme condisciple, Sorin, un étudiant roumain fraîchement débarqué de Bucarest dans les années 80 et qui avait acquis toutes ces techniques à la perfection. Monter un projet d'architecture à main levée était un jeu d'enfant d'autant qu'il avait pratiquement une calculatrice au bout de sa mine… Le jeu était de lui demander de faire un trait de telle dimension et, à 99,9 %, ce dernier kutché après coup (mesuré) était exact. Aussi, monter une perspective à main levée au feutre ou au marqueur ne lui posait aucune difficulté (Sorin, si tu nous lis…!).

Imprimé en quadri sur un papier épais, ce livre de 200 pages en très grand format est une démonstration bluffante des diverses techniques à notre disposition pour réaliser un rendu d'architecture ou de design comme des story-boards, des dessins de mode, des projets publicitaires, etc. Les épaisseurs de trait, le travail des noirs comme l'usage de la couleur, la vitesse du trait (…essentiel pour ne pas ponctuer son illustration de tâches dues à l'absorption de l'encre par le papier…!), les procédés pour simuler la lumière, la maîtrise des effets de transparence par superpositions, la façon d'entailler les feutres des marqueurs pour obtenir des rendus graphiques particuliers, la correction d'un tracé, tous ces points sont traités par de nombreux exemples tirés de projets réels.

Bien évidemment, le livre démarre par les outils du roughman, du simple crayon de papier aux marqueurs aux gammes harmonisées au nuancier Pantone. Bon, c'est la partie que j'aime le moins, l'usage de ces produits peu écologiques aux emballages qui n'ont rien de bio-dégradables même si les fabricants proposent désormais des recharges pour les utiliser plusieurs fois. Faute de moyens en Roumanie, l'ami Sorin utilisait des pastels tendres Conté, une idée à creuser…?

Croquis au marqueur
De l'idée au rough
Gregor Krisztian et Nesrin Schlempp-Ulker
Eyrolles
9782212119442 | 40 €

À télécharger sur le site de l'éditeur, quelques pages du livre…

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le 20/03/2007 à 06:30 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #