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Le Chocolat, cet aliment qui vous veut du bien

Christiane Tixier

dans ancres | lire
par Jean-Christophe Courte

Raaahhhhh ! Le bonheur…!
Enfin un bouquin qui ne me culpabilise pas et qui, au contraire, m'explique même à quel point j'ai parfaitement raison de craquer pour un petit carreau de temps en temps. En ces temps de régulation tous azimuts, savoir que Christiane Tixier et le professeur Christian Cabrol — une référence… — me comprennent et me soutiennent, c'est merveilleux…!

Oui, le chocolat est un cocktail de vitamines et de minéraux, un cocktail de santé (je cite…!)… Non seulement c'est un euphorisant, mais c'est bon pour le corps et cela combat des tas de saloperies qui m'en veulent, tapies dans l'ombre…! Raison de plus pour déculpabiliser…!

Ne broyez pas du noir, croquez-en…!
Bref, en lisant ce livre, j'ai surtout compris que des générations de parents et d'éducateurs se sont escrimées à nous empêcher de nous soigner…! Pour ma part, pas d'interdiction d'en consommer (un petit carreau après chaque repas pour toute la famille…!). Le tout est de rester raisonnable et de s'offrir des produits de qualité. Comme pour le café(*), il y a des grands crus… Et le meilleur reste celui du Mexique, le criollo. Cela ne m'empêche pas d'aimer toutes les variétés et d'aimer autant le chocolat "pur" que mâtiné de café ou d'amandes, de noisettes, d'orange… Ou d'irish café…! Mais il n'y a pas que le goût, l'odeur même du chocolat…

C'est peut-être ces souvenirs d'enfance qui explique ma prédisposition à en consommer régulièrement. Au Mexique, la poudre est brassée dans l'eau en train de chauffer avec un batteur en bois terminé par des anneaux évidés, histoire de mélanger rapidement ces deux éléments et d'éviter que cela attache lors de la montée en température. On tient le manche entre ses deux mains et on le roule par des allers et retours des paumes…

Je me souviens d'Angela qui me préparait cela mouflet. Et l'odeur, je ne vous dis que cela. Bon, revenu en France, la solution Nesquick dans du lait froid a été mon quotidien pendant des années (et il faut mieux planquer la grosse boîte jaune sous risque de me retrouver en train de faire des préparations au rapport 1 pour 1…!). Certains me diront que ce n'est pas du chocolat… Peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse…!

Le chocolat semble avoir été découvert au Mexique, justement !
L'origine du mot est sujette à contre-verse et là encore, ce sont mes versions…
Je crois à un dérivé du nahuatl qui est la langue des Aztèques (cf. ce dictionnaire de Nahuatl et Français en ligne, absolument remarquable…) : Cacahuaatl signifie boisson de cacao, Cacahuatl (ou cacahucuahuitl) le mot identifiant le cacao. Chocolai exprimant l'action de boire du chocolat.
Par contre, Atl, c'est l'eau, ce qui est logique puisque c'est une boisson que l'on prépare originellement avec de l'eau, l'utilisation du lait étant bien plus récente et certainement d'origine européenne après l'arrivée de Cacao dans nos contrées…

Pour en revenir au livre, il est accompagné de recettes étonnantes et vous y trouverez tous les arguments pour en consommer sans reproches et, surtout, désarçonner vos détracteurs…! Mieux, les convertir…!

Le Chocolat
Cet aliment qui vous veut du bien
Christiane Tixier
Eyrolles
9782212540062 | 11,90 €




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En complément de cette lecture, une autre sur le web, chocolats.org (le site de la chambre syndicale du chocolat), mais pas mis à jour depuis fin 2006… Par contre, à jour, celui de chocolatiers.fr qui regroupe les chocolatiers et confiseurs de France.

Enfin, pour les plus curieux, le Museo del Chocolate à Toluca (Mexique), un bâtiment assez étrange…

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(*) À lire sur le net ce billet de Peter Gabor sur le café selon Nespresso…
Où il décrit l'absence de cérémonial (une petite capsule et hop…), d'odeur (un comble pour un lieu où l'on déguste le café) comme de texture dans ces nouveaux lieux de consommation… Comme si la joliesse des hôtesses remplaçait tout…

Je me souviens du Ver Luisant, mon bistrot aujourd'hui disparu de la rue du Mont-Thabor. Prendre un café n'était pas une opération banale… Le bruit de la dose frappée (deux fois…!) pour extraire la mouture usagée du café précédent, le remplissage (encore deux actions sur le levier pour faire tomber la poudre) puis le geste précis de Pierre pour serrer le manche de la dose sur le groupe du Percolateur, le placement quasi simultané de la tasse sous le robinet suivi d'un appui sur le bouton pour lâcher la vapeur. Quelques secondes plus tard, ma tasse arrivait fumante dans sa soucoupe, accompagnée d'une cuillère et la boîte à sucre…
Juliette me tendait en souriant le panier de viennoiserie où j'allais piocher un croissant. Tout est encore présent dans ma mémoire, les bruits, des odeurs tant du café que de l'encre encore fraîche du Petit Parisien qui était laissé à la discrétion des clients sur le cuivre du bar, celle des tartines de camembert et du vin blanc de mes voisins serruriers…

Je me souviens de l'horrible bruit du moulin à café électrique de mes grands-parents qui déchiquetait plus qu'il ne moulait le Robusta, la forte exhalaison qui suivait l'ouverture du moulin pour transvaser cette mouture dans la chaussette…

Je me souviens de la boutique du torréfacteur où j'entrais quelques secondes respirer ces arômes puissants…

…Aussi je partage sans réserve la conclusion de Peter Gabor à propos du monde lisse vers lequel nous nous dirigeons à grands pas…
Le monde dans lequel nous vivons devient lisse, sans aspérité, perdant toute rugosité artisanale qui nous rappellerait que nous avions il n’y a pas si longtemps des mains pour caresser, couper, limer, modeler, ajuster, construire et apprécier le chaud et froid. Un nez pour sentir les bonnes et mauvaises odeurs, une arme redoutable pour les peuples primitifs qui «sentaient» venir le danger.

Résistons avec le chocolat, les plaques qu'il faut casser — parfois avec effort — de nos mains. J'adore les petits morceaux que l'on récolte le doigt mouillé, la consistance des morceaux artisanaux achetés au poids, les senteurs des emballages, l'intense fragrance qui imprègne l'endroit où les plaques sont rangées à l'abri de nos envies…!

le 18/02/2008 à 09:00 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #