Les métiers de nos grands-mères
Jean-Michel Le Corfec
C'est le genre d'album à s'offrir et à ouvrir pour lancer une discussion en famille… Et retrouver accessoirement les métiers de nos grands-mères et arrières grands-mères si vous avez, comme moi, des origines paysannes.

Retour un siècle en arrière, à l'aube du XX° siècle. 39 252 000 français recensés en 1906. Quelques années plus tard, ce fût la guerre. et pendant que les hommes allèrent se faire massacrer au front, qui continua à bosser…?
Je cite l'auteur…
Que l'on ne s'y méprenne pas. Ce livre n'est pas un ouvrage féministe qui relate leur combat. Il s'attache à retracer, tout simplement leur vie de tous les jours, leur vie de labeur au travers de textes et de cartes postales anciennes qui étaient alors le vecteur de communication le plus important puisque nos aïeux en expédièrent 100 millions en 1900 et 800 millions en 1914 !
C'est un hommage affectueux à nos grands-mères au travers du quotidien d'une centaine de métiers […] qu'elles exerçaient, dans la joie ou dans la douleur, il y a cent ans à peine… quand elles avaient notre âge.

Excellente idée de Jean-Michel Le Corfec d'avoir récupéré ainsi au fil du temps des cartes postales comme des clichés de tous ces métiers oubliés certes, mais aussi de rappeler les conditions de vie de nos aïeules… Non, la vie n'était pas simple mais elle n'était pas non plus triste et totalement dépourvue de plaisir.

On a tendance à oublier que les femmes exerçaient des travaux difficiles. Certes, on évoque dans ce livre les modistes, les nourrices, les chapelières (avec des branches très spécifiques : passementière, fleuriste, plumassière…) mais aussi des boulots franchement durs. Ainsi, dans ma famille charentaise, certaines étaient parqueuses-detroqueuses dans les parcs à huître — Sylviane, tu confirmes…? Et j'imagine bien que du côté de ma famille du Nord, les épouses de mes aïeux mineurs bossaient comme trieuses de charbon. Ou blanchisseuse comme ma tante Andréa…
Hormis la liste des métiers disparus qu'exerçaient nos parents, il est plaisant de retrouver les vêtements d'alors, les coiffes régionales comme les visages des belles d'alors… C'est en cela que la numérisation des anciennes plaques verre m'intéresse tant.

Et même des techniques de coupe de cheveux qui n'ont, elles, pas disparu (private joke)…!




Bref, un superbe témoignage en images qui nous permet souvent de relativiser par rapport à nos propres conditions de travail… Bien évidemment, ces quelques vues ne sont là que pour vous faire saliver et vous communiquer l'envie de vous offrir ce livre grand format (26 par 27 cm) et superbement imprimé…
C'est en parcourant ces pages que je regrette amèrement la fermeture du musée des arts et traditions populaires du bois de Boulogne. D'autant que toutes les collections sont toujours en place mais non ouvertes au grand public, ce qui est à proprement ridicule…
L'ouverture du nouveau Musée des arts et traditions populaires à Marseille est prévue cette année. Mais quelque chose me dit que c'est loin d'être gagné.
Aussi, à défaut de visiter ce merveilleux musée, la "lecture détaillée" de toutes ces images et le repérage dans ces dernières des outils comme des lieux et vêtements est une manière de patienter…
Les métiers de nos grands-mères
Jean-Michel Le Corfec
Éditions Sud Ouest
9782879018119 | 24,90 €
