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Les tribulations d’une caissière

Anna Sam

dans lire
par Jean-Christophe Courte

Je ne connaissais pas son blog avant d'avoir terminé son livre… J'en avais entendu parler mais quand pn m'a passé le livre, j'ai eu envie de le lire pour la bonne raison que je suis souvent de l'autre côté, en train de faire la queue avec mes produits… Or, trop souvent je vois des comportements totalement imbéciles. Et à 99,9 % de la part des clients qui se comportent comme des crétins patentés, qui se défoulent et n'ont aucun égards pour le petit personnel…

Alors, découvrir le regard de la caissière sur son propre boulot et ces comportements, c'est pas mal non plus…! Presque un rapport sur les mœurs d'une tribu lointaine… Saut que là, pas de doutes, cela se passe à côté de nous et les sauvages, ce sont bien nos proches…! On est dans la ligne des réflexions de Jean-Didier Urbain dans son livre Ethnologue, mais pas trop…!

Je me suis bien amusé en retrouvant certaines situations vécues. Comme à Belle-île ce père qui arrive avec son caddie remplit de victuailles et ses deux mômes (la petite coincée dans le siège enfant du caddie), qui confie au plus grand le soin de placer le contenu sur le tapis roulant et qui se barre poursuivre ses courses… Bien évidemment les mômes s'engueulent, le grand se tire dans les rayons et c'est le binz… Du coup, les autres clients migrent vers d'autres caisses, la jeune caissière attend le retour soit du gamin soit du père et la gamine hurle d'avoir été abandonnée… Et comme le raconte l'auteur, c'est surtout l'attitude de l'adulte responsable qui fait peine à voir…! Dans la série, rien à foutre, je vous emmerde tous (caissière, clients…), c'est fabuleux…!

Anna Sam donne des tas de chiffres comme celui sur la manutention de produits à l'heure et ce n'est pas triste… C'est pourquoi il me semble normal que l'on ne verse pas le contenu de son caddie en mode poubelle mais que l'on s'active de son côté à présenter les articles les plus lourds d'abord (pack de flotte ou de lait), le code barre visible par l'opératrice, histoire de ne pas l'user avec l'âge, trier les produits (frais ou non) , les grouper par série et, surtout, rester simplement courtois… Bref, faire preuve d'un peu de bon sens et d'un minimum de coopération… Or c'est aussi ce qui manque parfois au client.

J'ai aussi particulièrement apprécié ses descriptions de clients au téléphone (encore vu récemment à la FNAC) qui oublient carrément que toutes les paires d'oreilles autour d'eux n'en n'ont rien à faire de leurs problèmes intimes ou domestiques…! J'ai parfois envie d'arracher le téléphone et de l'éteindre tant cela me gonfle…!

Or ce qu'elle décrit, si cela nous fait franchement rigoler est tout de même assez significatif d'une certaine bêtise, laisser-aller ambiant… Bref, la prochaine fois que vous passez en caisse, ne demandez pas à la caissière si elle est ouverte, mais si sa caisse est ouverte…! Et puis souvenez-vous que ce n'est pas une machine qui est face à vous, ne la jugez pas sur le fait qu'elle soit mal fagotée (remerciez simplement l'entreprise qui l'emploie de la rendre aussi peu sexy), souvenez vous qu'elle n'a droit qu'à trois minutes de pause par heure là ou certains de vos collègues passent des plombes à discuter devant la machine à café…!

Bref, caissière n'est pas un métier facile et agréable… Alors pour changer votre point de vue préconçu sur l'hôtesse de caisse (si, si, on les nomme comme cela comme d'autres des nettoyeurs de surface), lisez ce bouquin… Je l'ai lu en une soirée, mi amusé, mi énervé face aux attitudes de mes semblables. Et, qui sait, parfois de la mienne…!


Les tribulations d'une caissière
Anna Sam
Stock
9782234061637 | 15,50 €




N'oubliez pas le blog de l'auteuse, caissierenofutur.over-blog.com qui est désormais rempli d'anecdotes d'autres cassiers/caissières… Une sorte de suite du livre en ligne qui mérite votre passage… Un tome II pratiquement.

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NB : oui les trois dernières photos ont été faites au même moment avec ce temps de toussaint…

le 07/09/2008 à 07:30 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #