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Tous éco citadins

Carine Mayo

dans bosser n’importe où | dans mon bocal | lire | potager
par Jean-Christophe Courte

On devrait ajouter un point d'interrogation après le titre car l'idée est bien de pousser les urbains à changer peu-à-peu leur manière de consommer comme de penser leur quotidien.

Pour ceux qui ont une sorte de double culture, celle de la ville mais aussi celle de la campagne, le passage vers une éco-citoyenneté ne semble pas trop compliqué. On se retrouve étonnamment à (re)faire les gestes de nos grands-parents.

Ne pas virer à la poubelle les déchets ménagers comme les épluchures. Et refaire bien d'autres petits gestes d'économie comme recycler l'eau de rinçage des salades pour arroser le jardin, etc. À l'époque, même les emballages n'étaient pas automatiquement virés à la benne.

Ça peut toujours servir…!

Et hop, tel flacon en verre était rincé et remisé dans la grange. Idem pour les ficelles et cordages. Il faut dire que mes grands-parents sortaient de la guerre et qu'ils en avaient vu des vertes et des pas mûres. La nouvelle abondance consommatrice ne les excitaient pas plus que cela d'autant qu'ils avaient des revenus modestes, ridicules même. Laurence, ma grand-mère a continué à travailler au marché d'Orléans deux fois par semaine à près de 75 ans après une vie de labeur.

Je me souviens que dans mon enfance, les épluchures étaient recyclées sur le tas de compost dans le jardin ou données aux lapins des voisins. Je me souviens que l'on mangeait essentiellement des légumes de saison. Je me souviens que lors de nos balades, on récupérait les pissenlits de bord de route qui finissaient le soir en salade avec de gros œufs durs des poules des amis paysans. Je me souviens des récupérations de fin de marché où les marchands liquidaient à bas prix les invendus, des fruits un peu tapés, des légumes passablement défraichis. Laurence remplissait sa Juva 4. Et mes grands parents retraitaient cette manne en urgence l'après-midi pour en faire des soupes appétissantes, des confitures épatantes. Voire même quelques bocaux pour les mois à venir.

Bref un souci de ne rien gâcher, de ne rien perdre que je trouvais surprenant en venant de la ville. Le papier journal, le bois des cagettes du marché, tout était recyclé pour alimenter le feu de la cuisinière à charbon sur laquelle mon grand-père Jules concoctait des plats éblouissants.

En ce temps là, les potagers dans les jardins étaient un bien précieux avec leurs légumes simples, les cloches et châssis en verre et quelques fruitiers qui donnaient des variétés certes peu raffinées mais avec une saveur que j'ai toujours en mémoire. Je me souviens que gamin, on aidait à porter les lourds arrosoirs en métal…

Tous éco citadins n'évoque pas exclusivement ce retour aux pratiques d'économie mais aussi à ceux d'une vie pétrie de bon sens. Bien sûr les déchets sont à retraiter, des systèmes de compost à mettre en place comme cela se dessine dans ma ville. Prendre en compte l'isolation de sa maison, penser à des gestes simples comme mettre un pull au lieu de monter le chauffage, imaginer des jardins collectifs, réapprendre à manger aux mômes (pas leur présenter que des briques de boissons panées et des frites…!). Ou aller à l'école à pied — pédibus comme dans mon quartier, en vélo ou en bus au lieu de prendre la voiture. Si cela est possible, CQFD.

Idem au niveau des entreprises, savoir utiliser les versos des photocopies ratées, recycler les emballages, acquérir des produits recyclés (voir mon billet sur ecoburo).

Bref, vous l'avez compris, ce livre présente un tas de pistes de réflexion, de conseils, de témoignages qui participent très souvent du domaine du bon sens, notion de plus en plus en déclin malheureusement, raconte une tripotée d'actions, d'expériences sur le terrain en France, par le bais de petites associations ou, carrément, au niveau des communes.

Alors, si vous avez envie d'avoir une bonne idée des possibles pour votre propre vie, des opérations à monter sans que cela soit rapidement insurmontable, la lecture de cet ouvrage est une bonne introduction pour se lancer et devenir, à terme, un éco citadin…




Tous éco citadins
Pédibus; cantine bio, compost de quartier…
Carine Mayo
Terre vivante
9782360980017 | 18 € | 160 pages



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le 27/09/2010 à 07:50 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #