Brompton en mode cyclotourisme | 2
La Route des Grandes Alpes.
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par Vincent Burgeon
Comme je vous le disais dans un précédent billet, j'ai eu, à la fin du printemps, l'occasion de faire une bonne semaine de cyclotourisme montagnard, puisque j'ai parcouru la Route des Grandes Alpes, en 8 étapes.
En deux mots, il s'agit d'un itinéraire "historique" qui traverse les Alpes françaises du Nord au Sud, joignant Thonon-les-bains (au bord du lac Léman) à Menton (près de Monaco).

La route, balisée de loin en loin, est bien documentée sur internet. Il existe une carte IGN qui en trace le parcours complet et donne le profil des dénivelations (IGN 81024). Un petit opus fort bien fait, dans la collection Guide Gallimard, lui est également dédié.
L'intérêt de ce trip cyclotouriste est double…
- Touristique d'une part : en couvrant 6 départements, La Route des Grandes Alpes traverse plusieurs régions, allant de la Haute-Savoie jusqu'à la Côte d'Azur, alignant des paysages magnifiques, où l'on passe sans transition de falaises en gorges, de pâturages en forêts, de vallées en cols, de parcs naturels en villages, d'ouvrages d'art en fortifications militaires… Tout ça agrémenté de ruisseaux, torrents, lacs, glaciers, champs de neige, etc.
- Intérêt sportif ensuite, puisqu'il s'agissait de faire en 8 jours, avec armes et bagages, un trajet d'environ 700 km, en empruntant une quinzaine de cols, dont plusieurs à plus de 2000 m (le dénivelé total fait grosso-modo 15 500 m). Tout ça en Brompton, évidemment…
J'ai planifié mon itinéraire et mes étapes en me basant principalement sur ce site et ai voyagé en "autonomie carte bleue", c'est-à-dire en allant à l'hôtel, mais sans voiture suiveuse pour porter les bagages (ayant voyagé seul). Question bagagerie, justement : Brompton propose plusieurs modèles de sac qui s'adaptent fort commodémment à l'avant du vélo, pour des usages divers (voir ce billet de JC). J'avais déjà à ma disposition le sac "touring" de 28 litres qui fut parfait pour accueillir mes petites affaires et mon matériel photo. Une sacoche de selle est venu compléter mon équipement. Au final, environ 13 Kg de bagages, à conjuguer aux 12 bons kilos du Brompton…
Pourquoi un Brompton ?
Durant ce parcours, j'ai rencontré pas mal de personnes qui m'ont posé cette question… Pourquoi ce vélo, a priori si peu adapté à la montagne ? Pour moi, elle ne se posait même pas : habitant un (fort) petit appartement parisien, je n'ai pas la place pour stocker un vélo droit. De plus, habitué à mon pliant, je ne me voyais pas trop enfourcher une nouvelle bécane pour faire un parcours que je subodorais assez éprouvant – mieux valait partir sur du connu, de l'acquis.
Finalement, comme on l'a vu, il suffit de quelques modifications pour en faire une machine prête à affronter les plus hauts cols.
Le voyage s'est donc déroulé en huit étapes.
Par chance, la semaine dont je disposais (du 13 au 20 juin) était probablement l'une des plus indiquées : pas encore de grosses chaleurs, pas trop de touristes, les cols venant juste d'ouvrir, la nature en pleine floraison, mais encore de la belle neige en altitude, etc.
Ci-après, quelques photos tirées de mon album, dans un ordre vaguement chronologique, avec commentaires ad hoc.
Premier jour : Thonon-les-bains. Avantage non négligeable du Brompton : sa compacité ! Celà permet de le parquer sans souci dans la chambre d'hôtel. une fois rangé dans sa housse, les hôteliers ne remarquent même pas sa présence…

Col de la Colombière (à l'horizon). Après le col des Gets, premier obstacle digne de ce nom sur la Route des Grandes Alpes.
Jour 2 : après les cols des Aravis et des Saisies, le Cormet de Roselend. Magnifique col perdu dans les alpages, en surplomb du lac du même nom.
Notez les sandales, qui m'ont accompagné toute la semaine. Plus agréables que les baskets…
Jour 3 : Col de l'Iseran. Plus haut col routier de France. Après une longue ascension de 50 km, au départ de Bourg-St-Maurice, sous un ciel chargé, arrivée au col saluée par un soleil pointant au travers des nuages.

Le col a officiellement été ouvert le jour où j'y suis passé, on peut encore apercevoir des engins de déneigement stationnés.

Pause photo après le col de l'Iseran, en descendant vers Lanslebourg.
Vitesse de pointe ce jour-là : 69,7 Km/h… Merci les bagages !

Jour 4 : col du Galibier. Pour y arriver, il faut d'abord rejoindre St-Jean-de-Maurienne, en passant par la vallée de la Maurienne. À partir de là, monter le col du Télégraphe, puis redescendre jusqu'à Valloire, et finalement attaquer le Galibier.
Au-delà d'une certaine altitude, le revêtement routier est recouvert de graffiti à l'intention des champions du Tour…

Vers le col du Galibier, toujours. Dernier kilomètre avant le col, que l'on aperçoit en haut à droite.

Col du Galibier, enfin. 2645 m (c'est inscrit sur le panneau, si, si !).
Une ascension assez éprouvante… surtout en sandales.
Jour 5 : Col d'Izoard. Stèle commémorative au sommet du col, où tout le monde se fait prendre en photo.
Après le Col d'Izoard se trouve la Casse Déserte, fameux paysage "lunaire", où l'érosion particulière limite le développement de la végétation.
On y trouve ce monument à la mémoire de Louison Bobet et Fausto Coppi. Détail amusant : sur une autre face du rocher, des inconnus ont également eu droit à leurs petites plaques commémoratives, discrètement apposées…
Barcelonnette : chouette bourg situé au cœur de la vallée de l'Ubaye. Plusieurs cols et sommets mythiques sont accessibles à partir de cet endroit, ce qui fait que les cyclos qui veulent rayonner dans la région s'en servent souvent comme base de départ.
Jour 6 : vers le col de la Cayolle. Magnifique étape, très calme et sauvage, passant par les Gorges du Bachelard…

Jour 7 : Valberg. En sortant du village, avant d'attaquer le col de la Couillole, une halte petit déjeuner au bord d'une prairie embrumée…

Pause bidon-flotte dans un petit village, en roulant vers la Bollène-Vésubie. Depuis le col d'Izoard, les paysages sont devenus beaucoup plus marqués "Sud de la France" ; sec, chaud, ensoleillé. L'architecture et l'accent des autochtones suit automatiquement :)

Jour 8 : Col de l'Orme. Derniers kilomètres en forme de balade facile, dans l'arrière-pays niçois, avant d'attaquer l'ultime decente vers la Méditerranée.

Menton. Après 730 km de route, dernier cliché au bord de plage.
Le voyage est fini !
Bref…
Ami cyclotouriste, marque cette page dans ton navigateur et réserve-toi la possibilité d'un jour parcourir la Route des grandes Alpes. C'est une formidable expérience de cyclotourisme, à faire à son rythme.
Si vous n'êtes pas un accro de la petite reine (ce que je peux concevoir, oui oui !), il y a toujours la possibilité de la parcourir en voiture ou à moto.
Mais vous perdriez cependant une partie du charme propre à l'expérience du vélo en haute montagne…
Liens divers :
- Site officiel (comprendre touristique) de la Route des Grandes Alpes
- Fiche de La Route sur le site du Routard
- Un autre cyclo raconte…