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Ouvrir un gîte ? Une chouette idée…!

Pensez « pratique »…

dans ancres | pratique | usages
par Jean-Christophe Courte

Attention… TL;DR…!

Pour valoriser un bien de famille ou une acquisition récente quand on se trouve dans une zone touristique, ouvrir un gîte est une bonne idée.
Cela peut s’envisager à n’importe quel âge, à la retraite, dans le cadre d’un retour à ses racines, lors d’un virage personnel comme l’envie de voire grandir ses gamins, etc.
Clients, nous apprécions ces lieux …avec quelques réserves exprimées ici.

Que ce soit pour compléter des revenus ou mû par l’envie de faire des rencontres, la règle est de respecter vos hôtes avant tout…!

Aussi, si vous avez envie de réussir cette aventure, un conseil : aménagez cet espace comme « vous » aimerez y vivre au quotidien et non avec l’objectif de le transformer en une simple machine à cash.

Ne miser que sur la situation du lieu et compenser l’absence d’équipement par un empilement d’objets hétéroclites et inutiles pour donner un style aura un temps.

Enfin, il y a la rencontre avec les propriétaires du lieu, ces hôtes qui savent briser la glace dès la première seconde. Des gens particulièrement accueillants avec qui l’on apprécie de passer du temps à discuter, comprendre ce qui les a amenés à ouvrir un gîte. Ainsi Ruth, Laurence, Maria. Ou des couples comme Céline et Richard qui ont tout lâché pour ouvrir un ensemble de gîtes épatants…

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Et puis il y a des gîtes qui fonctionnent comme un jeu de piste, où l’on finit par trouver la boîte (avec un code à 4 chiffres) qui donne accès aux clés pour y pénétrer.
Récemment, les trois boîtiers (…celui de l’entrée au rez-de-chaussée, porte palière à l’étage puis porte du logement) et deux codes différents reçus à la dernière minute devant le gîte !
En ce cas, tous les échanges (très agréables également…) se déroulent à distance.

Pourquoi ce billet ?

Une récente expérience m’a conduit à finaliser un brouillon démarré naguère en discutant avec Hannibal Brompton, alias Vincent Burgeon !

Depuis plus d’une décennie, ma tribu et moi-même avons circulé en Europe à raison d’une douzaine de réservations en moyenne par an et une pointe d’une large quarantaine en 2019 (l’année juste avant la pandémie)…

Ce n’est jamais pour de longues durées, généralement pour découvrir un territoire1 précis quelques jours…
Ou dans le cadre d’un trajet pour rejoindre une destination donnée (Salamanca, Perugia ou notre île…) en cheminant par des régions moins familières…

Sur ce plan, nous avons eu de très bonnes surprises et, heureusement, un faible lot de déconvenues

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Le pire (sic…!) peut être décelable via les photos des annonces mais cela ne nous a pas empêchés, ce mois-ci (avril) de quitter le soir même — sans y séjourner — un hébergement du côté de Gubbio (et rentrer à Perugia, à 35 minutes de là…). Explication : que deux propositions aux dates souhaitées et une seule2 pour nous accueillir tous les cinq3

Déco cache-misère…

Le mentra de certains hébergeurs est de se convaincre que leurs clients souhaitent un décor authentique4 (sic !), mythe soigneusement entretenu et alimenté par des personnes qui voyagent peu, fantasme consolidé par leurs relations ou famille !

Ceci explique peut-être pourquoi certains hébergements misérables obtiennent de bonnes notes…!

Clairement, nous ne cherchons jamais à vivre quelques jours dans un lieu …So typical, plus …musée (ou débarras, vide-grenier au choix) exhibant tous les meubles de famille (…qu’il ne faut ni jeter ni vendre au risque de contrarier cousin Octave ou tante Gertrude).

Débarquer le soir dans un gîte envahi de déco poussiéreuse, de bouquets de fleurs artificielles, de reliques, sculptures, le tout dans une odeur de moisi tenace n’est absolument pas notre objectif…!

Désolé d’être trivial (…en fait, non…!), revenons aux fondamentaux !

Le choix d’un gîte (…si les dates de disponibilité coïncident) s’effectue en fonction de…

  • sa localisation,
  • son coût (on évite les formules hors de prix qui représentent un mois de ma maigre retraite…!),
  • son équipement (…j’y viens en fin de billet),
  • ses services (parking, Wifi),

Pour mémoire, les photos qui illustrent le lieu, l’absence même de visuels (salle de bains et cuisine) est un bon indicateur. Soyez attentif à ce que l’on vous montre, à l’histoire parfois digne d’un storytelling5…!

En arrivant dans un gîte, notre premier réflexe n’est pas d’apprécier la décoration, le cadre mais, très prosaïquement, de trouver… la salle de bains pour satisfaire un besoin naturel, tapoter les matelas pour se rassurer quant à leur qualité, chercher les prises électriques pour brancher nos écrans.
Et ne pas passer dix minutes à entrer le code illisible du wifi pour découvrir ensuite que la bande passante est anémique !

Si d’emblée il a fallu naviguer entre les meubles, déplacer deux napperons et un bouquet de fleurs pour poser nos balises ou sacs à dos, c’est de mauvais augure !

Mais en ce cas, pourquoi ne pas aller à l’hôtel ? répondent certains (qui, manifestement, voyagent peu en tribu…)

Nous évitons généralement l’hôtel pour avoir l’opportunité de nous retrouver en famille dans un appartement disposant de chambres séparées, d’une cuisine équipée6 et d’un salon /salle à manger. Et, bien entendu, de salles de bains fonctionnelles. Une terrasse avec vue, la possibilité de se garer à proximité est un plus…

Bref, jouir d’un espace plus libre (ou moins contraint) que celui, millimétré, des chambres standardisées et de facto séparées d’un établissement hôtelier.

De plus, en se posant quelques jours quelque part, ce n’est pas pour écumer tous les restaurants de la région mais, accessoirement, cuisiner sainement quelques légumes (…et manger des fibres), se réparer un petit déjeuner, etc. Une machine à laver sécheuse n’est jamais de trop quand on nomadise sur une courte période : il plus simple de pouvoir laver et sécher son linge sur place que de chercher une laverie automatique.

Nb : ne pas conclure que nous refusons les hôtels ! Quand je voyage seul, je vais à l’hôtel à Rennes ou à Auray7, les aléas météo pouvant bloquer à quai les liaisons maritimes.

Nos attentes…

Je ne prétends pas à l’universalité des souhaits en terme d’hébergement, je pose juste les nôtres…

Une série de détails que d’aucuns négligent…

  • Des coordonnées GPS précises ! Accessoirement, des indications écrites (et des panneaux sur les routes de campagne !)
  • Des patères pour accrocher manteaux et sacs, tant dans les chambres que dans les salles de bain
  • Des prises électriques en nombre, particulièrement autour des lits et d’un bureau (…plus utiles que la sempiternelle télévision en mode veilleuse …que l’on finit généralement par débrancher)
  • Des volets accessibles (les volets intérieurs sont une chouette option)
  • Des moustiquaires sur quelques fenêtres pour ventiler sans craindre de se faire dévorer par des moustiques…
  • Un vrai Wifi de course avec répéteur dans les pièces éloignées (…avec une bonne bande passante), routeur accessible pour pouvoir le redémarrer…
  • Un thermostat (chauffage) facile à gérer (généralement pour réduire la température dans les pièces)
  • Une table pour poser un ordinateur et répondre aux mails, travailler une paire d’heures
  • Une chaise accueillante (même pliable)
  • Des matelas confortables impérativement (pensez aux sur matelas)
  • Deux oreillers par personne et par lit en lieu et place de l’inconfortable traversin (pas d’oreillers décoratifs qui finiront par terre)
  • Des couettes (au lieu de couvertures rêches et lourdes)
  • Des WC séparés (si possible) de la salle de bains (et bien ventilés)
  • Une cabine de douche standard avec des parois au lieu d’un rideau pour éviter les inondations
  • Des mitigeurs en lieu et place des deux robinets (éviter la version esthétique genre robinet cylindrique impossible à tourner avec des mains savonneuses…!)
  • Oubliez la baignoire sarcophage, les vasques décollées du mur, les robinets design déportés qui finissent immanquablement par goutter sur les plans les supportant !
  • Un sèche-cheveux, un bonnet de douche
  • Un sèche serviettes électrique thermostaté
  • Des réserves8 de papier hygiénique
  • Une poubelle de salle de bains
  • Une cuisine équipée : de la passoire pour le riz ou les pâtes au décapsuleur (…pour mémoire, IKEA9 propose des produits impeccables à faible coût…) en sachant que souvent qu’il faut dimensionner les couverts au nombre de lits disponibles, ce qui n’est pas toujours le cas…
  • Des torchons de cuisine, un rouleau de papier
  • Une bouilloire électrique
  • Un micro-onde est souvent préférable à un four…
  • Un mixeur
  • Un égouttoir pour placer la vaisselle si lavée à la main
  • Une machine à laver la vaisselle n’est pas inutile (avec son mode d’emploi)
  • Des bols et des mugs en nombre
  • Un réfrigérateur-congélateur
  • Des couteaux aiguisés
  • Une planche à découper
  • Un tire-bouchon
  • Un ouvre-boîte
  • Un économe pour éplucher les légumes
  • Des éponges avec une face pour gratter les casseroles
  • Du produit à vaisselle
  • Des poêles et casseroles sans revêtements anti-adhésifs
  • Une machine à laver - sécheuse (et ses modes d’emploi) si possible
  • Un balai et une pelle au lieu d’un aspirateur fatigué
  • Des bacs de tri pour les déchets ménagers avec des explications (ainsi que des sacs de remplacement). Mais également, en cas de séjour prolongé, l’endroit où déposer les sacs qui débordent…
  • Enfin des murs clairs (évitons les tentures qui retiennent les odeurs et la poussière) qui n’ont pas besoin d’être surchargés de cadres et de tableaux…!
  • Du plancher ou du carrelage au sol (oubliez la moquette !)
  • Une note avec les adresses et horaires des commerces de première nécessité (boulanger, alimentation, pharmacie) plutôt que l’habituelle liste des restaurateurs du coin.
  • Bientôt… les coordonnées des bornes de recharge électrique pour les voitures.
  • Pensez également aux voyageurs à vélo, autre axe de clientèle qui va se développer : un local vaste (pour accessoirement réparer) et bien sécurisé est un plus.
  • Si vous avez des animaux domestiques, rappelez-leur qu’ils n’ont pas droit de cité dans la partie gîte. Certains voyageurs font des allergies aux poils de chien ou de chat…
  • Et de la lumière ! Je ne compte pas le nombre de fois où l’on a eu l’impression de rentrer dans une cave. Si cet effet10 s’estompe rapidement, il nous est arrivé de ressentir un réel manque de luminosité !

Eh oui !
Ouvrir un gîte, c’est anticiper les besoins de ses hôtes et non fantasmer sur des pratiques passées…

Pour tester votre gîte, soyez-en les clients deux jours de suite en débarquant avec une valise et vos effets personnels, trousse de toilette…!
Jouez le jeu : vous allez très vite vous rendre compte de ce qui cloche ! Et corriger, ajouter l’élément de cuisine indispensable oublié !

Attention à bien respecter les normes de sécurité dans les salles humides sous peine de fermer au premier incident ou visite d’homologation. Malheureusement sur certains territoires, l’absence de contrôle est patente.

Le sobre s’entretient aisément…!

En résumé, proposer un appartement avec plusieurs chambres séparées et salles de douche, d’une cuisine fonctionnelle le tout dans un esprit dépouillé (scandinave…?) est une excellente piste pour maintenir ce bien dans la durée et, de plus, nettement plus facile à entretenir.

Car c’est un aspect non visible de cette activité c’est l’intendance : Les draps, le linge de toilette, les torchons sont à changer. Aussi s’équiper de très bonnes machines professionnelles pour laver et sécher est indispensable… Il y a certes des services de pressing professionnels qui peuvent vous rendre ce service mais être autonome est un plus.
Et je n’évoque pas l’entretien après passage des hôtes du logis lui même, nettoyage des salles de bains, descsurfaces vitrées, refaire les lits, passer l’aspirateur…

Si la pandémie a bouleversé les projets les plus fragiles, les gîtes11 bien équipés s’en sont bien sortis.

Ils ont hébergé une autre clientèle, des techniciens sur des opérations de maintenance, des personnes détachées qui avaient besoin de pouvoir cuisiner, les restaurants étant fermés tout comme les cuisines des hôtels…

C’est tout12 !


  1. urbanbike | Quelques jours dans les Marches 

  2. En ce cas précis, l’annonce indiquait que ce gîte refusait les clients qui venaient avec leurs animaux. Ce qui nous semblait limpide « pas d’animaux » ne l’était pas ! Seuls ceux de l’hébergeur vadrouillaient tous azimuts ! 

  3. Ne tenant absolument pas compte de l’allergie aux poils d’animaux de compagnie d’un membre de ma tribu, ayant — pour ma part — été sidéré par l’installation électrique dans la salle de douche à la mode danoise (le sol qui accueille WC, lavabo, bidet sert également de réceptacle pour la douche) avec un fil électrique à 15 centimètres de la pomme… de douche ! 

  4. Par décor authentique, plus proches de la foire-fouille que d’une ambiance régionale typique…! 

  5. Merci à Thomas Bidegain pour ses chroniques sur France-Inter qui démonte les mécanismes du genre…! 

  6. Avec des torchons, des casseroles et des couteaux qui coupent ! Pas 2 bols ébréchés et quelques cuillères dépareillées ! 

  7. Cela fonctionne également quand nous rentrons en voiture, le B&B d’Auray nous voit régulièrement passer. 

  8. Il est avéré que des clients ont tendance à piller les réserves mais c’est une attitude que l’on retrouve avant tout dans les hôtels avec les échantillons de savon. 

  9. Je me permets de le rappeler car, dans deux locations longue durée et faute d’équipements, nous avons fait un saut chez IKEA à Valladolid et, plus récemment, à celui d’Ancona, pour acquérir ce qui manquait…! Cela allait des ustensiles de cuisson, vaisselle, planches à découper, petites cuillères et même surmatelas et… French Press…! Articles qui servent ensuite chez nous… 

  10. Notamment le chouette souvenir d’un gîte atypique à Perugia avec des propriétaires adorables… Le parking est ici mais un peu rock & roll…! 

  11. Je pense à Sébastien à Moissac ou encore à Pascale et Henri-François à Clisson

  12. Billet un peu long et certainement incomplet…! 

le 03/05/2023 à 16:30 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #

Une optique, trois ou… Stops ?!

Les deux !

dans ancres | groummphh | photo | usages | vieillir
par Jean-Christophe Courte

Attention, billet à lak !

Comme avec un reflex, disposer de plusieurs optiques sur son iPhone est intéressant mais nous oblige souvent à jongler mentalement avec les focales au moment de photographier une scène.

Mais est-ce que l’on a sélectionné la bonne focale ?
Est-ce que je double au grand angle ? Et le focus ? Quid de l’histogramme, de la mise au point ?

Groumphhhh…!

Bon, sur iPhone, c’est plus rapide et pas la porte ouverte aux poussières !

Depuis un moment, je teste Stops, une app photo expérimentale (dont la beta ne bouge plus depuis quelques semaines), une app qui se moque totalement du nombre d’optiques affichées par mon iPhone 14 Max !

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Un unique gros bouton et clic !

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Stops est une sorte d’instamatic numérique1.
Les options sont maigres : quatre formats, trois modes chromatiques, trois options pour le grain de l’image (…je ne suis pas client).

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Un mode selfie2, des options minimales pour choisir son bouton (la scène cadrée ou un gros bouton) et plein de petites choses pratiques. Et un accès direct à l’album des clichés produits avec Stops.

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Les infos GPS sont débrayables. En sortie, du jpeg en sortie (j’aurai préféré du HEIC plus léger) et basta.

Ce que j’apprécie ?
Ce rendu chromatique un peu étrange3 ou le noir et blanc doux4.

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Et puis le fait de ne pas s’encombrer de réglages au moment de prendre le cliché.

Je cadre et… clic ! Plus qu’à se balader, cadrer et shooter. Pas de post-traitement, hop !


  1. Pour mémoire 

  2. Désolé, pas d’autre modèle sous la main… 

  3. Le dev est un artiste et ça se sent dans l’approche globale. 

  4. Oui, l’appartement que nous occupons à Perugia est… sommaire, le mobilier hétéroclite et on repousse les murs pour l’arrivée du fiston et son amie… 

le 20/04/2023 à 18:40 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #

Quelques jours dans les Marches

Autour de Tolentino…

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par Jean-Christophe Courte

TLDR!
Ce n’est pas notre première incursion dans la région des Marches. La précédente était géographiquement plus au Nord, vers Urbino ou Frontone.

Rappel du contexte : nous vivons1 temporairement à Perugia en Ombrie, ville dont vous trouverez via ce lien quelques photos.
Depuis cette grande cité, nous pouvons aisément nous rendre dans les Marches voisines.

Il nous tardait de passer quelques jours dans la nature, au vert.
Bien sûr, il y a mille lieux à explorer mais, en partant de Perugia, il est astucieux est de rejoindre Foligno un peu plus au Sud. Puis emprunter vers l’Est la SS77 (superstrada) qui permet, sans péage, de traverser littéralement (!!) la chaîne montagneuse à coups de galeries successives pour nous retrouver, une heure plus tard, à Tolentino.

Ma moitié a écumée les offres autour des lieux qu’elle souhaitait découvrir puis réservé un hébergement dans une ferme qui exploite des oliviers, Agriturismo Pascucci.

Très bon choix : à l’arrivée, cette vue…!

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Nous avions un excellent souvenir de la Spiga d’Oro naguère.
Pour mémoire, vous pouvez passer soi par Booking (que l’on ne présente plus), soit par le site qui fédère les adhérents à ce concept d’agriturismo italien, site décliné en plusieurs langues.
Où réserver directement l’hébergement d’Emanuele chez qui nous avons passé quasiment une semaine2.

Pour comprendre notre choix, ces trois cartes avec un effet de zoom (sic !) extraites de la versio iOS de Mapy.cz.

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  • Le point bleu au centre, c’est notre hébergement…

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  • Nous ne sommes pas allés en bord de mer, c’est la campagne d’un vert quasi phosphorescent qui nous attirait, les routes bordées de fleurs de colza jaunes et ce ciel intensément bleu sur lequel se dressent au sommet des hautes collines d’étonnants villages de pierres et de briques.

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Deux séismes en 2016

À peine posé nos sacs chez Emanuele, vous sommes allés faire quelques courses et nous restaurer à Tolentino en bas de notre gîte.

En passant par le Ponte del Diavolo, nous sommes allés nous garer sur le parking municipal Viale Fabio Fitzi au Sud Ouest.

Et c’est alors que nous avons réalisé de visu que les séquelles des tremblements de terre de août puis octobre 2016 étaient loin d’être effacées.

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Durant ces quelques jours passés dans les Marches, impossible de ne pas lire les cicatrices des précédents séismes.

Si le 9 mars 2023, nous avons ressenti à Perugia une brève secousse de 4 secondes de 4.2 sans dégâts apparents ; en août 2016, ce fut une oscillation de 138 secondes (plus de deux minutes…) et échantillonnée 6.2 sur l’échelle de (Charles Francis) Richter.

Des étais et des grues

Tous les villages que nous avons traversés possèdent des monuments civils ou religieux ceinturés de métal, de bois et de câbles métalliques. Et des grues.

La pandémie a ralenti les travaux de reconstruction. Les équipes sont toujours à pied d’œuvre mais cela va prendre encore du temps. Parfois une pancarte implore les autorités à faire au plus vite, les agences immobilières bradent les logements devenus insalubres…

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Certains lieux sont nettement plus touchés que d’autres, quasi vidés de leurs habitants. Seules les personnes âgées restent.

Mais où finir ta vie quand ton propre logement est en vrac et que tu n’as nul autre endroit pour vivre.

On peut parfois s’interroger sur l’utilité d’une telle reconstruction vu le nombre de bâtiments atteints, certaines structures sont dans un état difficilement récupérable.

Je pense notamment à Camerino qui nous a donné la désagréable sensation d’arriver dans une zone de guerre.

Mais en lisant l’histoire de nombreuses villes italiennes construites en pierres et briques, on découvre que pratiquement toutes ces cités ont été ravagées, incendiées, pillées …ou partiellement détruites par des séismes… Et reconstruites.

Elles sont à échelle humaine, splendides, défient le temps. Marcher dans ces espaces est un plaisir, la beauté est à chaque coin de rue, dans un détail de façade, un arc rebouché avec des briques et percé d’une fenêtre plus contemporaine, rappel assumé de la succession des siècles et des changements d’usages.

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Nous avons déambulé ci et là, le temps était incertain, certaines journées fraîches voire pluvieuses. Les jours commençaient seulement à s’allonger.

Quelques ressentis dans les cités lesquelles nous sommes passés…

Plutôt que de noyer ce billet de photos, vous trouverez un lien vers le site officiel de chaque commune, parfois vers un musée.
Et en annexe, un dernier vers quelques clichés sur notre site compagnon…

Camerino

C’est sans discussion aucune le village le plus déprimant que nous ayons vu avec Matelica.
Ici, l’université a été fermée au sein de la vieille ville et déplacée aux abords. Nous n’avons pas vu de commerces ouverts dans le centre historique… le nombre de grues et d’édifices sinistrés est impressionnant. De mémoire, croisé trois voitures et une vieille personne dans le centre historique. Plus bas, de rares familles qui se rendaient à l’église dans partie proche des remparts un dimanche de Pâques.

Quelques vues sur photager

Cingoli

Après une longue ascension, arrivée dans un village en deux parties : le vieux village avec quelques éléments remarquables et un village neuf. Un fondeur de clichés, une étonnante verrière en haut d’un palais.

Quelques vues sur photager

Loreto

Lieu de pèlerinage imposant avec des édifices architecturaux gigantesques, sa place quadrillée et son lot de marchands du temple. L’intérieur de la Basilique est impressionnante avec sa sainte maison Lorette. Une pinacothèque avec une vue en hauteur sur la place principale.

Quelques vues sur photager

Macerata

Sur une hauteur, Macerata ne se découvre pas facilement…

Ici également l’accès à la cité ancienne n’est pas aisée. Cette ville mérite une longue déambulation tant pour ses bâtiments (…dont une superbe halle aux grains) que ses musées (un musée des carrosses fort interessant dans le Palais Buonaccorsi) ou encore cette étonnante salle de concerts, opéras mais aussi événements sportifs en plein air, le Sferisterio construit en 1823. Comme à Perugia, on monte et descend pas mal !

Quelques vues sur photager

Matelica

On est assurément passés trop vite en arrivant de Camerino. Ou pas. La pluie menaçait et l’on ne s’est pas attardés.

Quelques vues sur photager

Pollenza

Pas noté dans les plus beaux villages des Marches, ce qui est étrange. Chouette ensemble très homogène avec un épannelage bas qui rend le village agréable à parcourir. Un peu comme Treia. Village bien situé bien qu’en dehors des grands axes.

Quelques vues sur photager

Recanati

La ville dont une partie de l’engouement tourne autour de la figure de Leopardi. Attention, cette cité est en balcon avec deux longs bras urbains. Chouette pinacothèque et épatant musée — le MEMA — sur l’émigration des habitants des Marches vers les Amériques. Reconstitution des conditions de vie et des moyens de transport pour quitter l’Italie et la misère.
Proche de la mer, vue en balcon sur cette dernière, Recanati ne manque pas de charme.

Quelques vues sur photager

San Ginesio

Petite cité perchée très homogène. L’accès n’est pas aisé mais on s’y sent bien, les vues sur les sommets enneigés, le calme des rues, cadre plaisant malgré la forêt d’étais. Ici, le séisme a frappé très très fort. Mais certains bâtiments ont tenu…

Quelques vues sur photager

Sarnano

Autre petite cité homogène dont les abords recèlent au moins cinq chutes ou cascades remarquables. On grimpe des escaliers via des ruelles tortueuses. Une pinacothèque ouverte à tous.

Quelques vues sur photager

Tolentino

Comme c’était la ville la plus proche de notre hébergement, nous y sommes passés plusieurs fois, visité le musée de la caricature — le MIUMOR — ainsi que les divers lieux religieux. Mais aussi une chouette pâtisserie qui fait bar à l’angle de la Via Albi Damiano et de la via Francesco Filelfo (Piazza Martiri du Montalto).

Quelques vues sur photager

Treia

Avec Pollenza, certainement l’un des villages qui m’a le plus marqué. J’ai commencé à regarder les annonces immobilières en pensant à l’un de mes copains outre-atlantique…
Pas très loin de Tolentino et de Macerata, homogène avec un bâti en briques, également en balcon vers l’océan lointain.

C’est dans ce village que l’on découvert le Pallone col bracciale avant de le retrouver à Macerata dans le Sferisterio…!

Quelques vues sur photager

Hébergement

Comme dit précédemment, nous nous sommes installés dans l’un des appartements de l’Agriturismo Pascucci.

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Je n’ajoute aucune photo de ce lieu, celles sur le site d’Emanuele sont parfaites. Juste un rappel de la route d’accès…!

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Et enfin, 200 mètres plus haut…

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En bas de la route, la SS77 file de Foligno vers la côte adriatique.

Après, à vous de circuler soit par les grands axes, soit tester vos suspensions sur des routes moins entretenues…!
Notre vieux Jeep était à l’aise dans cet environnement et nous avons croisé nombre de ces frères en version électrique3.

C’est tout…!!


  1. Lire… urbanbike | Séjourner en Italie…? 

  2. La chronologie de nos déplacements se trouve ici 

  3. Acquérir un Jeep électrique est significativement moins ruineux en Italie qu’en France… 

le 13/04/2023 à 09:45 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #