J’aime parcourir mon territoire mais parfois certaines politiques m’agacent : faire un coup d’éclat pour attirer des voix, pourquoi pas ? Sauf que les arguments affichés sont catastrophiques pour l’emploi et, par ricochet, pour ceux mêmes qui récusent l’usage de ces ondes maléfiques !
Ainsi promouvoir l’activité numérique mais ne pas donner aux professionnels locaux la possibilité de se connecter au réseau confortablement pour travailler s’avère franchement hypocrite.
L’argument mille fois seriné des « ici, les gens sont en vacances » ne fonctionne pas. Surtout quand les services de secours et les professionnels de santé sont les premiers impactés par le manque criant de réseau. Quant aux usagers et aux commerçants, démerdez-vous…
Plus ironique, la zone d’activités au centre même de ce territoire est la plus mal lotie ! Mais la fibre devrait arriver un de ces quatre…
Ces décisions sont soutenues par les retraités qui veulent leur tranquillité… mais des actions rapides quand un problème les concernant surgit.
Les mentras « de mon temps, on avait pas besoin de ça » ne passent plus.
Je leur rappelle que leurs propres parents allaient chercher l’eau au puits ou lavaient leur linge au lavoir aux dalles de pierre à 200 mètres, lavoir toujours accessible à pied… faut-il en ce cas réduire le réseau d’eau potable disponible pour empêcher certains retraités de briquer la carrosserie de leurs voitures électriques ou arroser la pelouse de leur jardinet ?!
Juger les besoins de la génération qui monte en fonction de celle qui ne bosse plus et souhaite transformer le territoire en un EHPAD géant me semble un non sens…!
Les générations d’actifs, les professionnels qui interviennent sur ce territoire de 85 ㎢ cerné par l’océan craquent un tantinet. Et je ne parle pas des touristes qui s’accidentent sur la côte et ont du mal à contacter les secours.
Mais la politique prime sur un territoire qui avoisine les 70 % de résidences secondaires. Elle se retrouve associée à une frange fort sympathique de décroissants qui, paradoxe, n’est pas hostile à une meilleure couverture réseau, juste qu’elle soit plus discrète dans le paysage.
D’ailleurs, dans l’un des villages les plus anti-5G, l’antenne est installée dans le clocher de l’église et, soudainement, la polémique s’est éteinte même si d’aucuns fustigent encore la proximité d’une école à 150 mètres…
Limiter la voiture, penser à instaurer un quota de visiteurs pour éviter de ruiner en mode accéléré les sentiers côtiers , réactiver la production locale, en finir avec le projet de laiterie, envisager des solutions énergétiques utilisant la force du vent et des panneaux solaires, mille fois oui.
Bloquer le déploiement de la 5G pour des raisons exclusivement idéologiques, heu… non.
C’est dit.
Prise de conscience récente d’un couple d’amis qui découvrent qu’ils sont piégés dans un univers numérique — certes gratuit — mais dont il sera compliqué de sortir…
Et qui finissent par renoncer à l’idée même de faire un effort…
La force de Google, FaceBook, Twitter est de coincer dans leur nasse tous ceux qui ont trouvé miraculeux la possibilité de se connecter avec un seul identifiant.
Bravo.
Vous vous êtes glissés avec délectation dans cette nasse largement ouverte sans imaginer/deviner que vous étiez la matière première de ces services à priori gratuits et alléchants.
Je ne vais pas être cruel mais souvenez-vous que vous aviez rigolé quand j’avais essayé de vous mettre en garde…
Après des années de traitement de vos données, vous prenez conscience d’être enfermés dans cette nasse de services, la pseudo facilité est devenue étouffante.
Apprendre ou subir…
Votre incapacité à vous détacher de ces outils quotidiens est la force des plateformes gratuites qui ne demandent qu’à pomper vos datas en échange d’un service plus ou moins efficace qui ne vous a demandé aucun effort…
C’est maintenant qu’il faut en faire pour s’en extirper…
Sauf que filer sur Apple ou Proton est comme pactiser avec Big Pharma (sic !) au temps du Covid.
Disposer de votre propre nom de domaine avec votre messagerie, mission impossible vous semble-t-il…
Pour ne rien arranger, alors que vous avez accepté sans discuter toutes les promesses de ces plateformes, vous êtes devenus méfiants vis-à-vis de ceux qui pourraient vous conseiller.
Pourquoi !?
Simplement parce qu’il n’est plus trop question de quitter votre univers douillet.
Mieux, quand vous demandez conseil à vos amis, ces derniers vous confortent dans vos choix, vous mettent en garde !
Belle illustration de la fameuse Loi de Brandolini.
Ceci explique pourquoi je ne perds plus une seconde à expliquer quoi que ce soit à ceux qui ne se remettront jamais en question.
D’ailleurs, le dernier copain que vous avez interrogé a torpillé d’un bon mot ma proposition.
Il a raison : démerdez-vous…!
Ce billet était en cours de rédaction quand, concomitamment (…mot que je dois placer dans un billet tous les vingt ans…), le départ inattendu d’un compte sur Mastodon — et qui s’en est expliquée ici le lendemain — profil que j’appréciais particulièrement, m’a amené à prendre plus de distance et différer ce billet.
C’est fou comme l’humain a besoin rapidement de recréer des chapelles, édicter des lois, compartimenter, filtrer, classifier !
On a tous le discours « Venez sur Mastodon, c’est gai, c’est frais » mais je découvre dans la pratique des comportements qui me chiffonnent, genre…
L’absence de réponse à ceux qui ont le mauvais goût interpeller l’auteur d’un pouët, voire de l’informer à bon escient.
De surcroît, s’il n’arbore pas les signes de telle ou telle communauté…!
Comme je l’écrivais récemment, c’est une question de culture. Si je réponds à un compte espagnol ou italien, j’ai — à mon tour — un retour chaleureux qui me change agréablement des pisse-froids hexagonaux…!
Autre point qui m’a fait bondir…
Je trouve pathétique de juger ceux qui arrivent de TW (ou reviennent) selon les vagues. Genre, un compte mastodon est-il plus légitime si démarré avant l’arrivée de Musk ; moins après le passage de TW en X ?!
Je déambule depuis 2017, j’ai changé d’instance à quatre reprises, j’ai été accueilli par les administratrices de eldritch.cafe avec une grande gentillesse alors que je ne réponds pas trop au profil de cette instance.
J’apprécie leur ouverture d’esprit. Bien entendu, mon profil affiche « arrivé en mai 2023 » et fort peu de pouëts vu que j’emploie l’une des options remarquables mises en place par Eugen, celle de supprimer automatiquement des publications au-delà d’une période donnée.
Je reconnais que certains comportements/réactions me donnent régulièrement l’envie de me casser, etant depuis l’enfance du groupe des sans groupes.
Pas question par ailleurs d’afficher un badge comme chez les scouts, un symbole d’apparence (…hormis une passoire…?!).
Bref, je retrouve cet entre-soi, les coteries, les clubs, chapelles.
Mais aussi les règles bien tordues (et imbittables sauf pour les initiés) d’acceptation et de rejet ; les références qui vont bien, celles qui sont tendance. Ou encore la manière de s’exprimer dans un sabir donné (…relire Bourdieu) ; les citations pour rappeler que l’on a bien vu telle ou telle série ; joué à tel ou tel jeu ; l’emploi de mots clés connus des initiés.
Sans oublier l’appartenance à une instance. Qui affiche également sa communauté, la seule, la bonne !
J’ai eu l’opportunité de sortir de Mastodon.social, chouette instance qui ne cesse de grossir mais qui peinait à appliquer la règle de la suppression des pouëts.
Aujourd’hui, je retrouve sur Mastodon les phénomènes que je vis au quotidien sur mon île, à savoir…
- Ceux qui ne répondent jamais à un simple bonjour,
- Ceux qui te jugent sur ta seule vêture simple et fatiguée,
- Ceux qui se fabriquent un personnage (on commence à croiser des loups de mer d’opérette aux marinières éculées… achetées usagées à prix d’or, qui pensent s’habiller bellîlois avec bottes bleues ou jaunes…),
- J’arrête là pour éviter d’être cruel.
Ici sur Mastodon, j’ai retrouvé ici nombre d’ami(e)s et relations : des que je connais en vrai ; des que j’ai croisé naguère dans une vie professionnelle ; des que je ne connais pas physiquement mais avec qui je partage une certaine ironie ; des super gentils que j’ai plaisir à suivre ; des que j’ai fini par rencontrer pour de bon après plus d’une bonne décennie (2008…!) d’échanges (cf. Lucas vu à Aix-en-Provence) ; des que je ne risque pas de croiser prochainement mais dont je connais le tombereau d’emmerdements qu’ils supportent, etc.
C’est pourquoi je ne vais pas partir mais filtrer et me désabonner (c’est parti…!).
Et lever le pied…
Voilà, voilà…