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Brompton en mode cyclotourisme | 10

Grande Traversée du Massif Central par la route : les étapes du Sud

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par Vincent Burgeon

Suite et fin de ce billet consacré à mon trip à vélo dans le Massif Central.

Jour 5 : Le Mont Lozère, les Cévennes.

Une fois à Mende, j’aurais pu directement obliquer vers les fameuses Gorges du Tarn, distantes d’à peine 30 km, mais cela ne m’arrangeait pas vraiment pour l’agencement des étapes suivantes. De plus, il me manquait encore un peu de montagne. Mende se trouvant aux portes des Cévennes, j’avais donc décidé d’aller y faire un petit détour en passant par le Mont Lozère et son col de Finiels…

img-20 Sur les pentes du Mont Lozère, au col de Finiels : quelques “collègues” font une pause.

… Pour ensuite redescendre sur Florac et, finalement, pénétrer dans les Gorges du Tarn sur environ 15 km…

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jusqu’au village de Sainte-Énimie, l’idée étant de dormir dans les Gorges afin de pouvoir, le lendemain, profiter de la fraîcheur et de la lumière matinale. J’avais donc porté mon choix sur ce sympathique petit village bordant le Tarn, qui posséde un centre médiéval bien conservé.

Malgré la fatigue, c’est toujours plus agréable de pouvoir se balader le soir dans de beaux endroits comme celui-là, plutôt que – au hasard – dans une station de sport d’hiver ensommeillée…

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À nouveau, ce fut une étape assez ardue en raison, cette fois-ci, de la forte chaleur qui s’est faite sentir toute la journée.

Jour 6 : Les Gorges du Tarn, de la Jonte et le Causse Méjean.

Les Gorges, c’est très joli, mais elles ne seraient rien sans les causses, ces plateaux qui les bordent. le Causse Méjean sépare les Gorges du Tarn des Gorges de la Jonte, situées plus au sud. Comme on m’a maintes fois vanté le paysage du causse, j’avais planifié d’en faire l’ascension à deux reprises (l’une, côté Gorges du Tarn et l’autre, côté Gorges de la Jonte), afin de multiplier les points de vue (et, soyons franc, pour également faire un peu de grimpette et ajouter au moins un col à mon palmarès, lors de cette étape).

Quelques images assez représentatives des Gorges du Tarn :

Activités nautiques à gogo… img-34

Petites routes escarpées surplombant le Tarn… img-35

Villages et bâtiments pittoresques agrémentant le décor… img-36

Diversité des paysages : alors que, lors de la montée vers le Causse Méjean, le panorama est sec et minéral… img-09

…une fois arrivée sur le plateau (à peine 1 km plus loin) on se retrouve parmi les champs…! img-07

Il ne faut également évoquer les Gorges de la Jonte, moins connues, mais très belles aussi et, finalement, assez différentes des Gorges du Tarn. Si vous avez l’occasion de passer dans ce coin-là, n’hésitez pas à faire le détour.

img-23 Gorges de la Jonte depuis le Causse Méjean, sur la route menant à Meyrueis.

Ce soir-là, j’ai donc logé à Meyrueis (ici, aucune certitude quant à la prononciation), situé à l’extémité des Gorges de la Jonte.

img-24 Vu dans la salle de bains de l’hôtel (dont je ne citerai pas le nom, restons courtois).

Jour 7 : Le Mont Aigoual, les Cévennes à nouveau.

Pour cette étape, j’avais appliqué le même principe que pour la journée n° 3 : j’ai démarré quasiment au pied de la difficulté, à savoir le Mont Aigoual, dans l’intention d’arriver au sommet avant le déjeuner…

img-25 Le Mont Aigoual et ses antennes de télécommunications si typiques.

…Pour ensuite redescendre le long de l’Hérault, cours d’eau encore tout frêle qui prend sa source sur les flancs du Mont. J’aurais pu continuer tranquillement dans les fonds des vallées, mais j’avais repéré le col de Peyrefiche et le col des Vieilles, complètement isolés au bout d’une petite vallée secondaire. Pas bien hauts mais assez raides, deux belles ascensions de fin d’après-midi, avant de me laisser descendre vers Cazilhac, jusqu’à l’hôtel.

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Jour 8 : le Cirque de Navacelles, le causse du Larzac, la vallée de l’Hérault, le Lac du Salagou.

Après le Mont Aigoual, les étapes de montagne étaient pour ainsi dire terminées. La dernière ascension un peu sérieuse – découverte assez fortuitement et non prévue au programme – s’est faite au Cirque de Navacelles. Il s’agit d’un élargissement assez spectaculaire au sein des Gorges de la Vis et bordé d’un côté par le Causse de Blandas et, de l’autre, par le Causse du Larzac.

On pourrait dire qu’il s’agit d’une sorte de col à l’envers, puisqu’il faut d’abord descendre depuis l’un des deux causses jusqu’au village de Navacelles situé fond du cirque (un endroit idéal pour une pause déjeuner, soit dit en passant), pour ensuite remonter de l’autre côté.

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L’endroit, est tout à fait époustouflant (les photos peinent à rendre compte de la majesté du lieu) et je n’ai aucunement regretté ma peine, ni d’avoir fait le détour.

Après avoir traversé le Cirque et remonté sur le Causse du Larzac, j’ai roulé jusqu’au col du vent (qui sera le dernier de ce périple), porte d’entré vers la vallée de l’Hérault.

img-40 En descendant vers la vallée, petite pause à l’ombre des arbres et bavardages avec une vénérable villageoise qui attendait son camionneur-épicier.

J’ai rapidement traversé la vallée de l’Hérault en direction du Lac du Salagou et, peu avant d’y arriver, j’ai obliqué vers une petite route qui partait serpenter sur ses hauteurs afin d’arriver sur le lac par le haut pour bien profiter du paysage. Cette section fut d’ailleurs le seul véritable tronçon non bitumé que j’aurai emprunté pendant mon voyage (il s’agit de l’une des nombreuses pistes faisant le tour du lac et dédiées aux VTT).

img-27 Le lac du Salagou vu de la piste (SAL6) : praticable, mais un peu limite avec mes bagages…

Finalement, je suis arrivé au bord du lac, à mon étape du soir, dans un charmant endroit qui combine bar, restaurant, camping et location de chambres. L’eau se trouvant à 10 m de ma chambre, je n’ai pas manqué d’aller y piquer une tête – salutaire après une grosse journée de vélo en plein soleil… !

Ambiance festive et décontractée, impeccable pour servir de transition avant mon retour à la civilisation…

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Jour 9 : Les coteaux du Languedoc, les étangs salins du front de mer, Montpellier.

Comme pour l’an passé, la dernière journée fut une étape “de jonction”, où il s’agissait, pour l’essentiel, de rejoindre une grosse ville disposant d’une liaison TGV vers Paris – en essayant d’éviter autant que possible la circulation automobile … !

Ici, c’est donc vers Montpellier que je me suis dirigé. La première partie, jusqu’à Frontignan, alternait petites voies bordées de coteaux et routes plus encombrées (je pense qu’il y aurait eu moyen d’améliorer cette partie de l’itinéraire).

img-29 Les coteaux, le lac du Salagou et, en arrière-plan, reconnaissable à son antenne TSF, le Mont Saint-Baudille qui borde le Causse du Larzac.

La deuxième partie, à partir de Frontignan et du front de mer, était nettement plus sympathique car elle disposait de pistes cyclables en site propre.

img-30 Piste cyclable en site propre le long des étangs salins.

Après un arrêt quasi-obligatoire au bord de la Méditerranée – histoire d’immortaliser la fin du périple, de jeter quelques galets dans l’eau et de ramasser trois ou quatre coquillages – l’entrée dans Montpellier s’est faite par des chemins détournés et une passerelle piétonne franchissant l’autoroute, je n’ai donc pas eu l’occasion de prendre cette fameuse photo montrant mon fier destrier sous le panneau de la ville…

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Le soir-même, dans tout l’Hexagone, c’était fête de la musique : ambiance garantie au centre de Montpellier, où j’ai retrouvé LE Lukino (montpelliérain de longue date)…

img-32 Montpellier, place de la Comédie, deux groupes de la région : Reynardine (country/folk/rock)…

img-33 … Et Highway (hard rock).

Le lendemain, journée de repos (si, si!), entre un déjeuner chez Lukino qui s’éternise tranquillement dans l’après-midi et des ballades dans la ville, en attendant le TGV pour Paris prévu en soirée.

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Voilà, c’est tout pour cette troisième traversée franco-montagnarde. Bien sûr, de nouveaux projets du même tonneau commencent à se dessiner… D’autres massifs, d’autres traversées, d’autres pays… À suivre… !

le 09/08/2012 à 06:00 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Vincent Burgeon | #

Brompton en mode cyclotourisme | 9

Grande Traversée du Massif Central par la route : les étapes du Centre

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par Vincent Burgeon

Ce sont les vacances… ! Alors que certains bouclent à peine leur valises (je leur souhaite d’ailleurs un excellent chassé-croisé, le week-end prochain…), d’autres sont déjà revenus depuis belle lurette.

Comme promis dans mon précédent billet, voici (enfin!) le compte-rendu – agrémenté de quelques photos – des étapes de mon dernier voyage bromptonesque à travers le Massif Central, effectué à la fin du mois de juin. Comme le texte est assez long, je l’ai divisé en deux billets : les étapes “du Centre” et les étapes “du Sud”.

Cette année encore, toutes les étapes avaient été (longuement) planifiées (trajet et réservations), ce qui m’a permis de ne pas perdre de temps sur place à chercher où manger et dormir. Pour arriver à tenir ce planning imposé ; il ne fallait donc pas se montrer trop déraisonnable, au risque de “passer par la fenêtre” dès les premiers jours.

Note : si vous êtes vraiment très intéressé par ce récit, je vous suggère de reprendre la carte montrée dans le billet précédent, afin de mieux visualiser chaque tronçon.

Jour 0 : Paris > Clermont-Ferrand.

Pour rejoindre Clermont-Ferrand depuis Paris, le plus simple était évidemment de descendre en train… 3h30 de voyage à lire, écrire et communiquer avec le reste du monde (merci la connexion 3G sur l’iPad).

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Une fois de plus, aucun problème pour emmener le Brompton ni pour le caser dans l’un des racks à bagages installés en milieu de voiture (ce qui m’a permis de garder un œil dessus tout au long du voyage)…

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Je n’ai pas logé à Clermont-Ferrand mais à Royat, une petite ville limitrophe construite autour d’un centre thermal et d’un casino (pas le magasin, hein…). D’un point de vue strictement vélocipédique, son principal intérêt provient de sa situation : posée en pleine montée, sur la route qui conduit au Puy de Dôme.

Jour 1 : La chaîne des Puys, le Cézallier.

Le lendemain, quittant les faubourgs de Clermont-Ferrand, j’ai commencé par aller chatouiller le pied du Puy de Dôme. Mon projet initial était de le gravir mais, pendant mes préparatifs, un échange d’e-mails avec la Chargée de mission “Panoramique des Dômes” (DGRD-DIT) du Conseil général du Puy de Dôme m’avait confirmé que, depuis la mise en place du nouveau train panoramique, l’accès au sommet est réservé aux véhicules de service. Cela dit, les chemins de randonnée qui passent par la forêt et mènent jusqu’au sommet restent, eux, totalement accessibles. Si vous avez de bons pneus…

img-05 Nouvelles installations, nouvelles restrictions. Au fond, dans les nuages : le Puy de Dôme.

Je me suis donc contenté des quelques cols environnants (cols de Ceyssat, de la Moréno et de la Ventouse), largement suffisants pour me décrasser les gambettes. Vu la météo, je n’ai eu aucun regret : le sommet du Puy de Dôme n’était de toute façon pas visible.

Ensuite, mon trajet m’a mené parmi les derniers volcans de la chaîne des Puys qui vient se terminer là où commence le massif du Cézallier, également constitué de volcans éteints.

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Après une petite dégustation de fromages à St.-Nectaire et un passage à l’ombre du château de Murol, l’étape s’est terminée à Chambon-sur-Lac, une modeste localité qui borde (comme son nom l’indique) un plan d’eau, à deux pas du massif du Puy de Sancy.

Au total, environ 70 kilomètres de route assez tranquilles qui ont fait office de bonne mise en jambe avant la suite du voyage.

Jour 2 : Les Monts du Cantal, le massif du Puy de Sancy

Le massif du Puy de Sancy m’offrait la première occasion de rouler en montagne ; j’avais donc planifié un itinéraire qui devait me mener assez haut sur ses pentes en passant par plusieurs cols. Malheureusement, Google Maps s’était montré fort optimiste et la fin du trajet prévu était en réalité une simple piste à peine praticable. J’ai donc été contraint de faire demi-tour et d’improviser pour rejoindre mon parcours initial, en tentant de minimiser le temps perdu.

En quittant le massif du Sancy, j’ai pénétré dans les Monts du Cantal, dominé en leur centre par le Puy Mary sur les flancs duquel j’avais prévu de faire étape. L’hôtel se trouvait au village de La Gandilhon, dans la montée qui mène au col du Pas de Peyrol, un col assez élevé qui jouxte le sommet de Puy Mary. Du coup, les derniers kilomètres se sont avérés assez longs et difficiles, surtout pour une deuxième journée (typiquement, dans ce genre de voyage à vélo, il faut souvent 2 à 3 jours avant d’atteindre son optimum ; il est donc préférable, durant cet intervalle, d’éviter les étapes trop méchantes).

img-04 Comme chaque année, aucun problème pour emmener le Brompton à l’hôtel ou en chambre d’hôte (préalablement plié et rangé dans sa housse, bien entendu…).

Jour 3 : Puy Mary.

Le but de l’étape précédente était de m’approcher au maximum de Puy Mary afin de pouvoir, dès le lendemain matin, attaquer la montée vers le col de Pas de Peyrol (connu pour être, avec ses 1589 m d’altitude, le plus haut col routier du Massif Central). Y arriver assez tôt me permettait, dans la même journée, d’enchaîner d’autres cols situés dans les environs immédiats et de réaliser ainsi une belle petite étape montagnarde sans pour autant devoir couvrir de trop grandes distances.

img-10 Les Monts du Cantal au petit matin, Puy Mary droit devant…

img-16 Col de Serre : l’un des petits cols à atteindre avant d’arriver au col de Pas de Peyrol.

img-17 Inscriptions caractéristiques des cols où se disputent les courses cyclistes… Ici, un hommage appuyé au cyclisme belge !… À l’arrière-plan, la petite dépression dans la falaise s’appelle la Brèche de Roland… (comme dans les Pyrénées, oui).

Le Puy Mary est un beau sommet assez touristique ; un chemin sommital a d’ailleurs été aménagé, au départ du Col de Pas de Peyrol, afin de rendre facilement accessible son point de vue panoramique qui embrasse toute la région. Mais ce matin-là, hormis les employés du restaurant installé au col et quelques ouvriers qui réparaient la route, l’endroit était désert. Air humide, vent frais et nuages filant sur les pics alentour : je ne me suis pas trop attardé. Une fois ganté et casqué, j’ai rapidement entamé la descente vers la vallée de la Jordane via la route des crêtes, pour attaquer les prochains cols…

img-11 Puy Mary vu depuis le col du Pas de Peyrol. L’accès au sommet se fait par l’escalier situé à droite…

Après les col de Pertus, de Cère et de Prat de Bouc, je suis tout doucement sorti du massif de Puy Mary pour me diriger vers la ville de St.-Flour, située en plaine et entourée de terres agricoles, où je logeais ce soir-là.

img-12 Voilà le genre de photos qui encombre une bonne partie de l’espace mémoire sur l’appareil d’un cycliste amateur de cols…

Bien que l’étape comportait six cols, le dénivelé total ne dépassait pas 1650 m et le kilométrage avoisinait 87 km, ce qui restait assez raisonnable. Résultat : de bonnes sensations en fin de journée et pas de fatigue excessive en arrivant le soir à l’hôtel…

Jour 4 : Le viaduc de Garabit et la Margeride.

Le choix de Saint-Flour comme ville d’étape n’était pas anodin : je souhaitais me rapprocher autant que possible du Viaduc de Garabit. Il s’agit d’un impressionnant pont ferroviaire construit par Eiffel à la fin du XIXe siècle (quelques années avant la tour éponyme) qui est visible depuis l’autoroute (dixit toutes les personnes à qui j’ai montré mes photos). L’idée était de commencer l’étape suivante par cet ouvrage pour, entre autre, pouvoir le photographier sous une bonne lumière matinale.

Le viaduc de Garabit. Notez que le “T” ne se prononce pas…

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Du viaduc, j’ai poussé les pédales jusqu’en Margeride, une région agricole assez bucolique que j’ai traversée pour rejoindre la ville de Mende.

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Proverbe cantalais : “le chameau festoie, la caravane passe”…

Petit apparté géographique : en 2009, lors de ma traversée des Alpes (de Thonon-les-Bains à Menton), j’avais assez bien ressenti le moment où je suis “arrivé dans le Sud”… Au col d’Izoard, un vieux cycliste m’avait dit : “Ici, c’est comme une frontière climatique : une fois passé le col, il fait plus chaud, plus sec…”. De fait, après une dizaine de km de descente, je m’étais arrêté pour remplacer chaussures, chaussettes, gants et coupe-vent par une paire de sandales.

À Mende, ce fut la même chose : une sensation assez forte et soudaine d’arriver “dans le Sud” ; des petits signes qui se conjuguent avec une météo plus clémente, un accent qui se fait plus présent, certaines plantes qui apparaissent au détour d’un virage, etc.

img-18 Cathédrale de Mende sous la lumière “du Sud”…

Au final, cette traversée de la Margeride fut une étape très vallonnée, sans réel épisode montagnard, mais qui totalisait quand même un dénivelé de 1260 m pour 94 km de route.

Suite et fin de ce compte-rendu dans un prochain billet consacré aux étapes du Sud.

le 02/08/2012 à 06:00 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Vincent Burgeon | #

Brompton en mode cyclotourisme | 8

Grande Traversée du Massif Central, préparation

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par Vincent Burgeon

Et de trois…

Au printemps, quand les pères Noël cèdent la place aux lapins de Pâques dans les supérettes, je sais qu’il est temps de réfléchir à mon escapade cyclo-montagnarde du mois de juin… Après les Alpes en 2009 et les Pyrénées en 2011, il me semblait assez évident d’aller, cette année, me balader dans la troisième grande zone montagneuse du pays : le Massif Central.

Du 13 au 21 juin, j’ai donc rejoint Clermont-Ferrand à Montpellier (en Brompton, bien entendu) en traversant quelques-uns parmi les plus chouettes paysages de France. Contrairement aux Alpes et aux Pyrénées, le Massif Central ne possède pas d’itinéraire “clef en main” dédiée aux vélos de route, comme la Route des Grandes Alpes ou la Route des Cols, j’ai dû chercher un peu pour composer mon propre trajet.

C’est la fameuse Grande Traversée du Massif Central (surnommée La GTMC) qui m’a servi de base. Il s’agit d’un parcours VTT d’environ 680 km qui débute à Clermont-Ferrand et se terminant à Sète ; il est balisé sur quasiment toute sa longueur et est constitué en majeure partie de chemins et de pistes (quelques passages sur goudron servent de liaison). Les éditions Chamina en ont tiré un très bon guide qui décompose l’itinéraire en une quarantaine de tronçons présentés en autant de fiches pratiques (cartes, orientation, infos touristiques…). On trouve sur le Web de nombreux comptes rendus rédigés par des cyclistes ayant parcouru cette GTMC : la plupart en reviennent conquis.

Chamina

Le “guide” Chamina est en réalité un ensemble de documents rassemblés dans un coffret souple : profils, cartes, fiches détaillées par étape, informations générales sur le Massif Central, etc.

Bien entendu, pas question pour moi de suivre exactement cet itinéraire-là : même si, dans l’absolu, il n’est pas impossible de faire de la piste avec le Brompton, je savais grâce au guide Chamina que certains passages seraient bien trop aléatoires. J’ai néanmoins repris son tracé global, mais en empruntant les routes bitumées et en y ajoutant des détours de mon cru, selon mes centres d’intérêts et mes besoins pratiques.

Je m’étais également fixé quelques contraintes : un kilométrage journalier maximal de 100 km et un dénivelé positif journalier compris entre 1000 et 2000 m, pour un parcours total d’environ 800 km à répartir sur 9 jours, le tout en roulant autant que possible en montagne. Ce dernier point était assez déterminant, car le Massif Central n’est pas aussi “homogène” que les chaînes des Alpes ou des Pyrénées, il se présente plutôt comme une succession de paysages assez différenciés (monts, plateaux, gorges, vallées, collines, lacs, etc.) ; c’est en partie ce qui fait son charme, d’ailleurs…!

Je voulais donc intégrer quelques belles ascensions à l’itinéraire sans pour autant faire de trop longs détours pour y accéder.

À la sortie de Saint-Flour : invitation immédiate à faire un détour…

À la sortie de Saint-Flour : invitation immédiate à faire un détour…

Itinéraire

Pour élaborer chaque étape, j’ai bien évidemment pris en compte son kilométrage, mais aussi son profil altimétrique. J’en avais déjà parlé l’an passé (mais bon, parfois, ça ne fait pas de mal de radoter un peu) : pour ce type de randonnée, le dénivelé a énormément d’importance. En effet : si 5 km de côte à 10% s’avalent sans problème dans la fraîcheur matinale, après un bon sommeil réparateur, la même pente en fin de journée, si elle est mal négociée, risque fort de scier les jambes jusqu’au lendemain, compromettant ainsi le bon déroulement de l’étape suivante.

Idéalement, il faut donc placer les grosses ascensions dans la matinée, éventuellement en début d’après-midi, et finir l’étape par une section plus calme, voire une belle descente…

En pratique, cela revient à utiliser deux documents différents : une carte topographique qui sert à dessiner l’itinéraire, et le profil altimétrique dudit itinéraire qui va permettre de déterminer quels seront les efforts à fournir en terme d’ascension. Avec ces informations, on peut s’assurer que l’étape est réalisable, extrapoler le temps nécessaire pour parvenir à un point donné, choisir éventuellement un endroit où déjeuner, prévoir les ravitaillements en eau, etc. Ces documents sont également consultés en cours de route, pour les mêmes raisons (les profils doivent donc être assez complets et indiquer le kilométrage, les éventuels villes et villages intermédiaires, les points de passage, etc.).

Pour dessiner (et calculer) les trajets et les profils, plusieurs sites gratuits font du très bon boulot : bikemap.net, openrunner.com, Bikeroutetoaster, etc. Personnellement, je garde une préférence pour Bikemap, que je trouve assez sobre et efficace.

Voici donc l’itinéraire que j’ai élaboré et, à peu de chose près, effectivement emprunté (il y a – heureusement – quelques surprises qui ont eu le bon goût de survenir en cours de route!)… Les étapes sont représentées par des pastilles bleues, quelques points de passage assez connus sont répertoriés par des pastilles jaunes. Je détaillerai tout cela dans un prochain billet, avec force anecdotes croustillantes et photos de scènes d’actions palpitantes (teasing…!)

9 étapes, par la route…

9 étapes, par la route

Pour obtenir cette carte (imprimée en grand format et glissée dans mon sac), je suis passé par GPSVizualiser, un site gratuit un peu geek qui permet de réaliser pas mal d’opérations de conversion sur des formats utilisés en carto et rando (GPX, KML, mais aussi JPG, SVG, etc.), on peut alors obtenir toutes sortes de documents différents : cartes Google interactives avec taille et fond variable, profils altimétriques, tableaux, etc.). Pour celle-ci, j’ai uploadé les différentes traces qui composaient mon itinéraire et ai demandé une carte de plusieurs milliers de pixels de hauteur, qu’il m’a affichée dans une fenêtre “Google relief” de la même taille. Pour récupérer l’intégralité de la fenêtre (trop grande pour faire une simple copie d’écran), j’ai utilisé Skitch, spécialiste de ce genre d’opérations : on lui indique l’URL de la fenêtre à récupérer, et le tour est joué.

…Dans Skitch, il a suffit de rentrer lURL de limmense image obtenue avec GPSVizualiser. Ensuite, facile de lexporter dans le format image de son choix.

…Dans Skitch, il a suffit de rentrer l’URL de l’immense image obtenue avec GPSVizualiser. Ensuite, facile de l’exporter dans le format image de son choix.

iCarte

Une fois les trajets réalisés et exportés au format GPX, ils sont envoyés sur DropBox, récupéré sur l’iPad via Goodreader puis affichés dans iPhiGéNie. JC a déjà évoqué ce logiciel qui travaille avec les cartes IGN : un abonnement mensuel permet d’accéder à toutes les cartes IGN disponibles sur GéoPortail et il est possible de les charger à l’avance (par exemple le soir, en profitant du Wifi de l’hôtel). Cela permet de se repérer pendant la journée grâce au GPS de l’iPad, même dans les endroits où la couverture GSM est inexistante : difficile, dès lors, de faire fausse route !… Si on ajoute à cela qu’un seul abonnement iPhiGéNie permet d’alimenter un iPad et un iPhone, les risques de se retrouver sans carte et de se perdre avoisinent le zéro. Mais attention, iPhiGéNie est vraiment conçu pour la géolocalisation : pas question de commencer à faire des recherches d’itinéraire façon Google Maps.

Via GoodReader, téléchargement sur liPad des fichiers GPX depuis DropBox…

Via GoodReader, téléchargement sur l’iPad des fichiers GPX depuis DropBox…

…Puis, ouverture dun GPX dans iPhiGéNie…

…Puis, ouverture d’un GPX dans iPhiGéNie…

…où le trajet est reconnu et lutilisateur, localisé (point rouge) : simple, propre, efficace.

…où le trajet est reconnu et l’utilisateur, localisé (point rouge) : simple, propre, efficace.

Avis aux randonneurs geeks et/ou aux développeurs : je n’ai toujours pas trouvé LE logiciel de navigation/randonnée pour iPad qui permettrait de se repérer simultanément et en temps réel sur une carte ET sur le profil altimétrique d’une trace importée.

Bon, sinon, je ne reviendrai pas sur les autres usages de l’iPad : e-mails chat, prise de notes, stockage de photos, recherches d’infos, etc. ; cela a déjà été longuement développé dans ces colonnes!… Disons simplement que, pour ce type de voyage, cet ordinateur léger, pratique et très réactif reste pour moi le meilleur compagnon.

Des viennoiseries glanées à la porte du fournil, un café maison, le journal… What else?

Des viennoiseries glanées à la porte du fournil, un café maison, le journal… What else?

Cyclo-équipement

Cette année, j’ai capitalisé sur l’acquis et l’expérience des randonnées précédentes et n’ai pratiquement rien modifié, ni sur le vélo, ni sur le reste du matériel : tout est quasiment similaire à ce que j’avais emporté l’an passé, dans les Pyrénées. Seuls changements vraiment notables : un pneu, et l’appareil photo.

Au printemps, j’avais remplacé le pneu Schwalbe Marathon Plus monté à l’avant du Brompton par un Schwalbe Kojak qui offre un rendement nettement meilleur, au prix d’une construction moins résistante. Je l’ai néanmoins conservé pour partir, et ça n’a pas raté : en plus de deux crevaisons, j’ai roulé dans un mélange de goudron frais et de gravillons (une spécialité régionale…) qui a littéralement badigeonné ma roue d’une couche de petits cailloux pointus et collants – recette idéale pour endommager la gomme et favoriser les crevaisons. Curieusement, le Marathon Plus monté à l’arrière ne s’est pas retrouvé dans un état aussi critique. Donc, pour la rando : exit le Kojak et retour au Marathon Plus.

Quid dune petite pause Gratte-moi la gomme improvisée au bord de la route ?
(le lecteur futé aura compris que, normalement, le pneu Kojak est complètement lisse…)

Quid d’une petite pause “Gratte-moi la gomme” improvisée au bord de la route ? (le lecteur futé aura compris que, normalement, le pneu Kojak est complètement lisse…)

Avant de refermer ce paragraphe pneumatique, un petit mot au sujet de la pompe Brompton (fournie avec le vélo) qui m’a traîtreusement laissé en carafe avec une chambre à moitié vide (ou à moitié pleine, c’est selon, je sais…). Voilà un accessoire sur lequel je ne m’étais jamais vraiment posé de question (à la maison, j’utilise une bonne vieille pompe à pied de marque Zefal qui ne m’a jamais posé de souci)… J’observe donc que :

  • 1° il ne suffit pas d’avoir emporté le kit rustine pour se tirer d’affaire face à une crevaison, il faut également que la pompe fonctionne (oui oui, dit comme cela, ça paraît assez évident),

  • 2° c’est un peu risqué de laisser la pompe, outil essentiel, accrochée sur le cadre du vélo (perte ou vol restent possibles),

  • 3° renseignements pris, cette pompe ne suffit pas pour atteindre les 5 à 6 bars requis pour les petites roues d’un Brompton bien chargé (Note du jcc : je n’avais donc pas rêvé, merci d’avoir confirmé mon sentiment).

Conclusion : pour randonner, je vais probablement la remplacer par un modèle un peu plus fiable et plus solide, équipé si possible d’un manomètre, et je la rangerai au fond du sac. Pour le moment, je penche vers une Micro Floor Drive HPG de Lezyne, mais il faut que j’aille juger cela de visu, par exemple aux Vélos Parisiens.

Finalement, ce sont de providentiels retraités en mobil-home qui m’ont dépanné avec leur gonfleur à pied sans lequel je n’aurais pu insuffler à mon pneu ces quelques bars qui lui faisaient défaut…

Rien de tel quune séance de bricolage au bord de la route pour goûter les joies du voyage à vélo…

Rien de tel qu’une séance de bricolage au bord de la route pour goûter les joies du voyage à vélo…

… la deuxième fois, curieusement, cest tout de suite moins drôle (notez le serre-joint et les deux morceaux de bois pour compresser la rustine, aimablement prêtés par un menuisier).

… la deuxième fois, curieusement, c’est tout de suite moins drôle (notez le serre-joint et les deux morceaux de bois pour compresser la rustine, aimablement prêtés par un menuisier).

Cyclophotographe

Last but not least : parlons photo. Juste avant mon départ, j’ai bouclé pour Dunod un petit ouvrage consacré au Canon PowerShot G1X. Dès lors, il me paraissait assez évident d’emporter l’appareil avec moi pour cette randonnée, d’autant que la qualité des images délivrées par le PowerShot S95 (utilisé l’an passé dans les Pyrénées) s’était révélée un peu en deçà de mes attentes. Avec son quasi-capteur de reflex APS-C, le G1X m’avait déjà séduit lors des nombreux tests réalisés pour écrire le livre, et j’avais hâte de l’éprouver dans une situation plus root

Cela fera également l’objet d’un futur billet.

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le 21/07/2012 à 06:00 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Vincent Burgeon | #