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Circuler en train et en vélo, mission parfois difficile…

Et si l'on prenait enfin en compte le quotidien des usagers…

dans ancres | brompton | dans mon bocal | groummphh
par Jean-Christophe Courte

Pour mémoire : j'ai, des années durant, voyagé sans souci avec mon Brompton, emprunté la Ligne L pour me rendre à Paris. Puis, en déménageant, la ligne du RER C même si, en cas d'incident, je bifurquais par la ligne N ainsi accompagné… Jamais une réflexion, toujours des contrôleurs sympas, voire amusés… Je n'évoque pas les démos de dépliage/pliage devant les yeux incrédules de voyageurs. Bref, j'ai toujours été convaincu qu'il n'y avait pas de difficulté à se balader avec mon fidèle compagnon à deux roues. Certes, le Brompton se réduit à la taille d'une simple valise, peut — si besoin — être revêtu d'une housse.

D'ou la petite annecdote qui suit et qui me démontre que sur les rails, selon les régions, ce n'est pas toujours la même chanson…!

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En descendant dans le sud-ouest, nous avons quitté le TGV pour nous glisser dans le TER qui relie la gare de Bordeaux Saint-Jean à Arcachon…

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Glisser est bien le mot : TER bondé. Des rotations réduites dues à des incidents ou des travaux qui impliquent moins de trains en circulation, des conditions météo exécrables (…oh les belles averses…!) et un entassement maximal dans les wagons en nombre insuffisant.

Pourquoi prendre son vélo dans le train…?

Le choix du vélo n'est pas qu'un simple choix écologique. C'est souvent un choix pratique ou par défaut.

Explications :

  • C'est souvent rejoindre en vélo la gare de départ depuis son domicile faute de places de parking en nombre suffisant sur place ou d'un service de cars inadapté… Sans oublier qu'un véhicule coûte un bras ou est impossible dans un budget mensuel serré…
  • Une fois sur place, ce n'est pas gagné si les râteliers et arceaux prévus pour les vélos sont peu nombreux, non surveillés, voire non abrités…! Retrouver son vélo vandalisé — ou ne pas le retrouver — est franchement une aventure que je ne ne souhaite à personne. Même les vieux vélos rouillés n'échappent pas à ces statistiques…!
  • Ensuite laisser son vélo à la gare de départ n'est possible que si votre destination finale est bien à proximité de la gare d'arrivée…! Or ce n'est pas toujours le cas. Si vous devez ensuite faire quelques kilomètres pour rejoindre également une zone d'activité mal desservie, ce vélo vous sera, de facto, à nouveau indispensable. Les même causes provoquant les mêmes effets…

Bref, le couple train + vélo devient vite — dès qu'on y a gouté, un optimum…

De plus, c'est toujours

  • moins de voitures en circulation sur les routes bondées avec un unique conducteur,
  • moins de particules nocives balancées dans l'atmosphère,
  • moins de places de stationnement occupées.

Aussi, une bonne optimisation des transports collectifs devrait faire face à un nombre d'utilisateurs en augmentation…

Logique…

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En théorie.

Or, sur certains TER (…dont celui que nous avons emprunté), le nombre de wagons se raréfie alors que le nombre d'usagers augmente. Du coup, la solution train + vélo qui devrait, elle aussi, croitre agace (sic !).

Effectivement, en réduisant le nombre de rotations et de wagons, on transporte les voyageurs dans de moins bonnes conditions (noooon, cette blague…!) et, résultat totalement ballot au final, on en arrive même à dissuader quelques utilisateurs de vélo de continuer à emprunter ces infrastructures faute de place pour transporter leurs deux roues…

Bingo !

Cet engorgement des wagons remet sur les routes déjà saturées des voyageurs potentiels du rail qui viennent à nouveau gonfler les bouchons…!

Pourtant certains cyclistes résistent (et comment…!) mais leur présence dans les TER n'est pas acceptée de la même manière par tous les acteurs du rail.

Pire, certains contrôleurs interprètent le règlement et essayent littéralement d'empêcher les malheureux cyclistes de monter dans les wagons, oubliant à la fois la mission de service public de la SNCF, le coût des abonnements déjà payés. Et, accessoirement, que ce sont des employés qui peuvent perdre leur job…

J'ai rencontré sur ce TER une personne qui a été littéralement empêchée de monter un matin avec son vélo alors qu'elle le fait depuis des semaines et qui a du batailler avec force pour rentrer dans un wagon certes encombré mais pas plein au point de la refouler. Du coup, cela a dégénéré.

Sans être ironique, il est clair que la réduction de matériel roulant n'est pas la meilleure voie (…humour !) pour résoudre la densification croissante des rames avec ou sans vélos…!

Je n'évoque même pas les engagements à propos de l'environnement ou la création de lien social, la lutte contre l'exclusion, les principes éthiques prônés par notre Société Nationale des Chemins de Fer sur son site Web…

Voyager en train avec son vélo est une mesure de bon sens avec des volets écologiques dont tout le monde pourrait bénéficier indirectement (…réduction de la pollution, du bruit, de la saturation des axes secondaires, etc.) à condition d'anticiper les nouveaux besoins et modes de transport des utilisateurs…

…et d'avoir des wagons en plus grand nombre avec des crochets pour des vélos.

Ailleurs…?

L'exemple des autres pays d'Europe devrait être examiné, même si la situation n'est pas toujours rose, certains pays comme le Danemark sont en pointe…

À ce propos, une saine lecture des pages du site ekidoko.com n'est pas inutile…!

Bref, ce n'est pas (encore) gagné.

Coucou amicale à la jeune brestoise rencontrée dans TER et qui se reconnaîtra…

Note de fin… Néanmoins, mon sentiment depuis 15 ans reste que c'est également aux usagers de faire un effort. Et dans cette optique, un vélo pliant de type Brompton reste le plus adapté tant pour voyager… que pour négocier avec les contrôleurs…!

le 03/11/2013 à 05:00 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #