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Milenio

Manuel Vázquez Montalbán

dans ancres | lire
par Jean-Christophe Courte

La pluie continue à tomber sur votre lieu de vacances…? Profitez-en pour lire quelques livres ou vous restreindre à ceux de notre sélection ailleurs

Si vous avez du temps devant vous, plongez-vous dans Milenio. Pour cette dernière aventure de Pepe Carvalho (Manuel Vázquez Montalbán est mort en 2003), ce sont plus de 800 pages en format poche… Peu importe le(s) prétexte(s) qui poussent Carvalho et son fidèle assistant Biscuter à faire le tour du monde.

C'est à la fois un voyage gastronomique (…où l'on découvre une face cachée de Biscuter réellement amusante…), une fuite et un prétexte pour Carvalho de passer en revue tous les endroits de sa jeunesse (…et ainsi croiser le sinistre capitaine de la Rose d'Alexandrie).
Pour les lecteurs qui ont déjà côtoyé le héros de Manuel Vázquez Montalbán, c'est un peu l'occasion de réviser et mieux comprendre ce personnage étrange et attachant. Et, surtout, de voyager dans mille endroits surprenants, de l’Afghanistan à l'Australie en passant par la Grèce et bien d'autres pays…! On sent le vécu dans les descriptions comme l’œil amusé de Montalbán en toutes circonstances.

Ce qui est drôle également, ce sont les modes de transport et les situations farfelues narrées par l'auteur sans oublier nombre de détails historiques et culinaires, les personnes convoquées dans des rencontres improbables… Bref, difficile de relever le nez de ces pages, surtout si l'on est confortablement sous la couette en écoutant le pluie tomber…!
Ce livre se conclut comme une gigantesque farce où Carvalho retourne à l'endroit qu'il n'aurait jamais du quitter… Du moins, c'est son sentiment.
Le vieux Delhi se serrait autour de la mosquée, où les marchés attiraient les étrangers, particulièrement duraille l’expérience des odeurs du marché aux volailles, dans lesquelles entraient les excréments des volatiles et le sang frais qui giclait des cous au moment du sacrifice en présence de l'acheteur. L'odeur de merde, de mort, d'herbes aromatiques et d'épices flottait comme un nuage au-dessus de parcours entre les bazars et les cafés, lesquels apparaissaient comme des vitrines, apparemment désorganisées, de choses et d'êtres humains. Parmi les autochtones se détachaient les groupes de touristes qui évoluaient unis et réunis par les moniteurs qui essayaient de faire barrage à l'assaut des mendiants, de filous et d'apprentis guides, généralement des enfants qui se laissaient prendre en photo puis cherchaient à se faire parrainer par les dames photographes. Un groupe d’Espagnols protestait à grands cris, quelle horreur ! quelle horreur ! si j'avais su !


Milenio
Manuel Vázquez Montalbán
Points
9782757803554 | 9 €



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le 10/08/2007 à 07:30 | .(JavaScript must be enabled to view this email address) à Jean-Christophe Courte | #