Quelques jours dans les Marches
Autour de Tolentino…
dans
ancres
par Jean-Christophe Courte
TLDR!
Ce n’est pas notre première incursion dans la région des Marches. La précédente était géographiquement plus au Nord, vers Urbino ou Frontone.
Rappel du contexte : nous vivons1 temporairement à Perugia en Ombrie, ville dont vous trouverez via ce lien quelques photos.
Depuis cette grande cité, nous pouvons aisément nous rendre dans les Marches voisines.
Il nous tardait de passer quelques jours dans la nature, au vert.
Bien sûr, il y a mille lieux à explorer mais, en partant de Perugia, il est astucieux est de rejoindre Foligno un peu plus au Sud. Puis emprunter vers l’Est la SS77 (superstrada) qui permet, sans péage, de traverser littéralement (!!) la chaîne montagneuse à coups de galeries successives pour nous retrouver, une heure plus tard, à Tolentino.
Ma moitié a écumée les offres autour des lieux qu’elle souhaitait découvrir puis réservé un hébergement dans une ferme qui exploite des oliviers, Agriturismo Pascucci.
Très bon choix : à l’arrivée, cette vue…!
Nous avions un excellent souvenir de la Spiga d’Oro naguère.
Pour mémoire, vous pouvez passer soi par Booking (que l’on ne présente plus), soit par le site qui fédère les adhérents à ce concept d’agriturismo italien, site décliné en plusieurs langues.
Où réserver directement l’hébergement d’Emanuele chez qui nous avons passé quasiment une semaine2.
Pour comprendre notre choix, ces trois cartes avec un effet de zoom (sic !) extraites de la versio iOS de Mapy.cz.
- Le point bleu au centre, c’est notre hébergement…
- Nous ne sommes pas allés en bord de mer, c’est la campagne d’un vert quasi phosphorescent qui nous attirait, les routes bordées de fleurs de colza jaunes et ce ciel intensément bleu sur lequel se dressent au sommet des hautes collines d’étonnants villages de pierres et de briques.
Deux séismes en 2016
À peine posé nos sacs chez Emanuele, vous sommes allés faire quelques courses et nous restaurer à Tolentino en bas de notre gîte.
En passant par le Ponte del Diavolo, nous sommes allés nous garer sur le parking municipal Viale Fabio Fitzi au Sud Ouest.
Et c’est alors que nous avons réalisé de visu que les séquelles des tremblements de terre de août puis octobre 2016 étaient loin d’être effacées.
Durant ces quelques jours passés dans les Marches, impossible de ne pas lire les cicatrices des précédents séismes.
Si le 9 mars 2023, nous avons ressenti à Perugia une brève secousse de 4 secondes de 4.2 sans dégâts apparents ; en août 2016, ce fut une oscillation de 138 secondes (plus de deux minutes…) et échantillonnée 6.2 sur l’échelle de (Charles Francis) Richter.
Des étais et des grues
Tous les villages que nous avons traversés possèdent des monuments civils ou religieux ceinturés de métal, de bois et de câbles métalliques. Et des grues.
La pandémie a ralenti les travaux de reconstruction. Les équipes sont toujours à pied d’œuvre mais cela va prendre encore du temps. Parfois une pancarte implore les autorités à faire au plus vite, les agences immobilières bradent les logements devenus insalubres…
Certains lieux sont nettement plus touchés que d’autres, quasi vidés de leurs habitants. Seules les personnes âgées restent.
Mais où finir ta vie quand ton propre logement est en vrac et que tu n’as nul autre endroit pour vivre.
On peut parfois s’interroger sur l’utilité d’une telle reconstruction vu le nombre de bâtiments atteints, certaines structures sont dans un état difficilement récupérable.
Je pense notamment à Camerino qui nous a donné la désagréable sensation d’arriver dans une zone de guerre.
Mais en lisant l’histoire de nombreuses villes italiennes construites en pierres et briques, on découvre que pratiquement toutes ces cités ont été ravagées, incendiées, pillées …ou partiellement détruites par des séismes… Et reconstruites.
Elles sont à échelle humaine, splendides, défient le temps. Marcher dans ces espaces est un plaisir, la beauté est à chaque coin de rue, dans un détail de façade, un arc rebouché avec des briques et percé d’une fenêtre plus contemporaine, rappel assumé de la succession des siècles et des changements d’usages.
Nous avons déambulé ci et là, le temps était incertain, certaines journées fraîches voire pluvieuses. Les jours commençaient seulement à s’allonger.
Quelques ressentis dans les cités lesquelles nous sommes passés…
Plutôt que de noyer ce billet de photos, vous trouverez un lien vers le site officiel de chaque commune, parfois vers un musée.
Et en annexe, un dernier vers quelques clichés sur notre site compagnon…
Camerino
C’est sans discussion aucune le village le plus déprimant que nous ayons vu avec Matelica.
Ici, l’université a été fermée au sein de la vieille ville et déplacée aux abords. Nous n’avons pas vu de commerces ouverts dans le centre historique… le nombre de grues et d’édifices sinistrés est impressionnant. De mémoire, croisé trois voitures et une vieille personne dans le centre historique. Plus bas, de rares familles qui se rendaient à l’église dans partie proche des remparts un dimanche de Pâques.
Quelques vues sur photager
Cingoli
Après une longue ascension, arrivée dans un village en deux parties : le vieux village avec quelques éléments remarquables et un village neuf. Un fondeur de clichés, une étonnante verrière en haut d’un palais.
Quelques vues sur photager
Loreto
Lieu de pèlerinage imposant avec des édifices architecturaux gigantesques, sa place quadrillée et son lot de marchands du temple. L’intérieur de la Basilique est impressionnante avec sa sainte maison Lorette. Une pinacothèque avec une vue en hauteur sur la place principale.
Quelques vues sur photager
Macerata
Sur une hauteur, Macerata ne se découvre pas facilement…
Ici également l’accès à la cité ancienne n’est pas aisée. Cette ville mérite une longue déambulation tant pour ses bâtiments (…dont une superbe halle aux grains) que ses musées (un musée des carrosses fort interessant dans le Palais Buonaccorsi) ou encore cette étonnante salle de concerts, opéras mais aussi événements sportifs en plein air, le Sferisterio construit en 1823. Comme à Perugia, on monte et descend pas mal !
Quelques vues sur photager
Matelica
On est assurément passés trop vite en arrivant de Camerino. Ou pas. La pluie menaçait et l’on ne s’est pas attardés.
Quelques vues sur photager
Pollenza
Pas noté dans les plus beaux villages des Marches, ce qui est étrange. Chouette ensemble très homogène avec un épannelage bas qui rend le village agréable à parcourir. Un peu comme Treia. Village bien situé bien qu’en dehors des grands axes.
Quelques vues sur photager
Recanati
La ville dont une partie de l’engouement tourne autour de la figure de Leopardi. Attention, cette cité est en balcon avec deux longs bras urbains. Chouette pinacothèque et épatant musée — le MEMA — sur l’émigration des habitants des Marches vers les Amériques. Reconstitution des conditions de vie et des moyens de transport pour quitter l’Italie et la misère.
Proche de la mer, vue en balcon sur cette dernière, Recanati ne manque pas de charme.
Quelques vues sur photager
San Ginesio
Petite cité perchée très homogène. L’accès n’est pas aisé mais on s’y sent bien, les vues sur les sommets enneigés, le calme des rues, cadre plaisant malgré la forêt d’étais. Ici, le séisme a frappé très très fort. Mais certains bâtiments ont tenu…
Quelques vues sur photager
Sarnano
Autre petite cité homogène dont les abords recèlent au moins cinq chutes ou cascades remarquables. On grimpe des escaliers via des ruelles tortueuses. Une pinacothèque ouverte à tous.
Quelques vues sur photager
Tolentino
Comme c’était la ville la plus proche de notre hébergement, nous y sommes passés plusieurs fois, visité le musée de la caricature — le MIUMOR — ainsi que les divers lieux religieux. Mais aussi une chouette pâtisserie qui fait bar à l’angle de la Via Albi Damiano et de la via Francesco Filelfo (Piazza Martiri du Montalto).
Quelques vues sur photager
Treia
Avec Pollenza, certainement l’un des villages qui m’a le plus marqué. J’ai commencé à regarder les annonces immobilières en pensant à l’un de mes copains outre-atlantique…
Pas très loin de Tolentino et de Macerata, homogène avec un bâti en briques, également en balcon vers l’océan lointain.
C’est dans ce village que l’on découvert le Pallone col bracciale avant de le retrouver à Macerata dans le Sferisterio…!
Quelques vues sur photager
Hébergement
Comme dit précédemment, nous nous sommes installés dans l’un des appartements de l’Agriturismo Pascucci.
Je n’ajoute aucune photo de ce lieu, celles sur le site d’Emanuele sont parfaites. Juste un rappel de la route d’accès…!
Et enfin, 200 mètres plus haut…
En bas de la route, la SS77 file de Foligno vers la côte adriatique.
Après, à vous de circuler soit par les grands axes, soit tester vos suspensions sur des routes moins entretenues…!
Notre vieux Jeep était à l’aise dans cet environnement et nous avons croisé nombre de ces frères en version électrique3.
C’est tout…!!